dimanche 19 février 2012

Pescado y Salsa

Ahah, je suis plutôt fière du titre de mon article cette fois ! Vous devriez comprendre après avoir lu.

Vous vous souvenez peut-être que dans un article précédent, j'avais parlé de cette particularité étrange qu'ont les magasins colombiens à se regrouper selon le type d'objets qu'ils vendent. Depuis mon retour en janvier, j'ai notamment découvert près de chez moi l'avenue des opticiens (avec près d'une cinquantaine d'opticiens qui s'alignent !) et dans un autre registre, la rue des pescaderías (restaurants de poisson), juste en bas de chez moi.

Devant chaque resto, il y a un homme ou une femme qui gueule pour attirer les passants : "Il est frais mon poisson, il est frais !" (non c'est pas ça qu'ils disent, mais c'est l'idée !).

"Sabores del Pacifico" (saveurs du Pacifique), j'adore les noms qu'ils trouvent !
"Las Juanas" : ce resto-là indique carrément
"comida de dioses" (nourriture divine), il faudra que je teste !

J'ai tenté le poisson bogotanais pour la première fois avec des amis de l'auberge, non sans appréhension car on avait quelques doutes sur la fraîcheur de la marchandise... Mais on s'en est sorti sans séquelle apparente et depuis je me suis mis en tête d'aller manger du poisson tous les dimanches, en testant un nouveau resto à chaque fois.

Premier constat : c'est exactement le même repas dans tous les restos, les mêmes ingrédients dans l'assiette, le même prix, bref, ce qui change au final c'est surtout l'ambiance, certains restaurants étant plus populaires et d'autres plus tranquilles.

Aujourd'hui, j'ai décidé d'aérer mon appareil photo et de l'emmener faire un tour au "Rincon del Pacifico" (coin du Pacifique) histoire de vous montrer à quoi elles ressemblent, ces fameuses pescaderías ! Par chance, je suis tombée sur LE resto populaire par excellence, rempli de familles bogotanaises (rappelez vous, le dimanche c'est le jour des sorties en famille !). J'ai réussi à trouver une petite table libre dans un coin et demandé l'autorisation de prendre des photos, puis je me suis mis en mode reporter.

Une devanture assez pimpante et improbable, avec des photos de vélo, chaine-hi-fi, télé...
La cabine à l'entrée, c'est la caisse où on va payer à la fin du repas.
Il y a un monsieur enfermé dedans avec une ouverture pour passer l'argent,
ça fait un peu station-service mais pourquoi pas.
Admirez la déco bien kitsch qui mélange tableaux de Botero, paysages marins et Jésus-Christ.
Et la télé aussi, pour ne pas rater les résultats du foot !

Il règne un boucan pas possible là-dedans mais j'adore cette ambiance si animée et familiale. Ca représente assez bien le côté chaleureux et sociable des colombiens de sortir le dimanche dans un endroit aussi bondé et populaire. Ca doit me rappeler un peu mes vacances sur la côte caraïbe où les gens étaient si simples et aimables, d'ailleurs j'imagine qu'il y a pas mal de costeños en manque de poisson qui doivent se retrouver là ! (Et des bretons, maintenant ;) )

Pour bien manger pour pas cher, le bon plan c'est de demander l'almuerzo ejecutivo (déjeuner économique) qu'on trouve dans plein de restaurants colombiens. Il contient toujours une soupe, une boisson et un plat de résistance (très) bien garni pour moins de 10,000 pesos (4€). Dans les pescaderias, vous avez le choix entre "pescado frito" (poisson frit) et "pescado en salsa" (en sauce), comme le montre le panneau sur le mur :

Comme je ne connais pas le nom des poissons en espagnol, je choisis toujours au pif !

D'abord, on vous apporte un petit plateau avec les couverts puis une soupe jaune fluo (la même dans tous les restos, mais je ne sais pas ce que c'est) avec des morceaux de pomme de terre, yuca et banane plantain qui flottent, et quelques restes de poisson pour parfumer. C'est pas mauvais ! En boisson, une bonne limonade naturelle, rien à voir avec la limonade française pleine de sucre et de bulles, celle-là est délicieuse et resservie à volonté au cours du repas !

Plutôt appétissant, non ?

Ensuite, on vous apporte le poisson (même si vous n'avez pas fini la soupe, ils attendent pas !), toujours accompagné de riz blanc, banane plantain frite et salade de crudités. Cette fois-ci, j'ai choisi le "pescado en salsa". Comme le terme "pescado" me semblait un peu vague j'ai demandé plus d'informations et il s'agirait d'un mapará, poisson d'eau douce amazonien d'après internet (il en a fait du chemin jusqu'à mon assiette !).

Buen provecho !

Voilà donc pour l'aventure du poisson bogotanais, un très bon plan ! Mais pour la française que je suis, ça manque un peu de dessert tout ça, donc j'ai décidé de continuer le repas au Crepes & Waffles. Sur le chemin, j'ai pris quelques photos de ces endroits que je connais si bien mais que je ne vous ai jamais montrés :

"El parque de los periodistas" à Las Aguas,
avec un énième monument en l'honneur de Simon Bolivar.
Deux photos de l'avenue Jimenez que je prenais tous les jours pour aller à l'université le semestre dernier. C'est un peu la limite entre la Candelaria et las Aguas, et on y trouve de nombreux restaurants et banques, le musée de l'or, des magasins d’émeraudes et même deux ministères. C'est là aussi que passent les transmilenios.

Le long de la Jimenez, il y a des canaux qui permettent d'évacuer l'eau qui descend des montagnes.
Ils sont toujours plein de déchets donc c'est un peu dégueulasse,
et quand il pleut trop ça déborde et inonde toute la rue...
La Jimenez un peu plus bas, le Crepes & Waffles se trouve sur la gauche.

L'ambiance est loin d'être aussi familiale au Crepes & Waffles, mais on ne peut pas nier que la nourriture y est très bonne. Et surtout, ils détiennent le secret de la meilleure crêpe sucrée que j'ai jamais mangé de ma vie (et c'est une bretonne qui dit ça !). Voyez par vous-même :

La crêpe "Chocolate Fondue" :
bananes, fraises, sauce chocolat et crème chantilly, un pur délice...

Et pour le plaisir, un petit coup d'oeil à la carte :

La crêpe "Bretonne" existe même en Colombie !

J'espère que cet article ne vous aura pas donné trop faim ! 
Maintenant, on passe au sujet suivant : "comment perdre toutes ces calories pour garder la ligne en Colombie".


Vamos a bailar !

Je n'en ai quasiment jamais parlé mais c'est quand même un élément important dans la culture sud-américaine : la danse ! Ici, quand on fait une soirée, pas question de rester assis dans un coin à discuter en buvant un verre, tout le monde va danser, même les garçons ! 

Bogotá n'est pas particulièrement réputé pour être une ville de bons danseurs, contrairement à Cali, mais les colombien(nes) en général ont quand même le rythme dans la peau et personne ne vous dira qu'il n'aime pas danser. Pour les plus mauvais (et complexés du coup !) il existe une solution de rattrapage : le cours de salsa de l'université de Los Andes le jeudi après-midi ! Je me suis décidée à y aller aussi, je ne peux quand même pas passer un an en Colombie sans apprendre la salsa !

Pour le moment, on apprend les pas de base de la salsa traditionnelle (qui est assez différente de la salsa colombienne, mais il faut bien débuter quelque part). Pour les femmes, c'est pas forcément compliqué car c'est à l'homme de prendre toutes les initiatives. Avec un bon cavalier ça va tout seul et c'est très agréable (et sensuel !) à danser, avec un mauvais cavalier par contre ça vire rapidement à la catastrophe... mais on se paye de bonnes barres, c'est sympa !

Avec un peu de pratique, qui sait, j'arriverai peut-être à ce niveau là :


Cette vidéo vaut le coup rien que pour le "eso es, hijo de putaaaaaaaa", so colombian !


La salsa est certainement la danse la plus connue mais pas forcément la plus répandue en Colombie. On trouve également :

- le merengue, bien plus tranquille et simple à danser !


- la cumbia, qui exige un bon déhanché pour la femme !


- et enfin le reggaeton, un style un peu plus hip-hop, mais là pas moyen de trouver une vidéo correcte, je vous laisse chercher si ça vous intéresse !

Dans les boites colombiennes, il faut savoir reconnaître quel type de musique passe pour pouvoir adapter sa danse dessus, c'est loin d'être facile ! Le mieux est d'avoir quelques amis colombiens à proximité pour donner des indices ;)


Mon prochain article devrait parler du parc naturel Chicaque, je pensais y aller ce dimanche mais j'étais bien trop fatiguée pour me lever ce matin ! Le weekend prochain peut-être !

6 commentaires:

  1. tu peux chercher "la champeta", sort de reggaeton mais a la colombienne

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  2. Juste un commentaire en passant pour dire que j'aime beaucoup ce que vous faites (le blog, quoi), et que cette crêpe me donne des envies de voyage.

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  3. Merci merci pour vos sympathiques commentaires !

    @Anonyme (ça serait sympa de signer quand même !): je connais pas la champeta, mais je galère déjà pas mal avec le reste donc je vais attendre un peu avant de me renseigner ;)

    @Hag: cette crêpe est en effet assez incroyable, elle mérite à elle seule un détour par la Colombie, et le top du top, pour le même prix (2,40€), tu peux l'avoir avec une boule de glace vanille. C'est y pas beau tout ça...

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  4. Bon, maintenant 1- J'ai faim (et je n'ai strictement rien qui ressemblerait même de très loin à cette crêpe, je vais devoir arrêter de baver sur mon clavier je vais avoir des problèmes.)
    2- J'ai envie de danser
    3- c'est tout je crois ! Mais je passerai bien par la Colombie en rentrant en France (comment ça ce n'est pas sur le même chemin ? La Terre est ronde non, dans l'autre sens ça l'fait !)

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  5. Si tu montres la photo de la crêpe au pilote de l'avion, je suis sure qu'il ne sera pas contre un léger détour de 20000km pour pouvoir y goûter ! Et pour la danse, il doit bien y avoir une danse turque qui rivalise, non ?^^

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  6. Salut !!
    Tu continues tes découvertes culinaires en Colombie. Ca donne envie !!
    Peut-être avons-nous des ancêtres en commun, entre Bretons et Colombiens ?? Au niveau des crêpes :-))
    Grosses bises et au plaisir de continuer à te lire !!

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