vendredi 8 juin 2012

Y así termina la historia !


L'aventure a pris fin, ça y est. 

Le mercredi 16 mai 2012, j'ai quitté l'aéroport El Dorado de Bogota à bord d'un A330 d'Avianca, sans trop réaliser ce qui se passait. Le même sentiment que j'avais ressenti dix mois plutôt quand je m'étais envolée d'Espagne vers la Colombie sans savoir ce qui m'y attendait et ce que je laissais derrière moi. 
J'ai lu dans un bouquin allemand il n'y a pas si longtemps que certaines tribus amérindiennes croient que l'âme ne peut pas voyager à la vitesse des avions. Et que par conséquent, on perdrait son âme en voyageant en avion. Et c'est un peu le sentiment que j'ai après ce séjour si lointain, d'avoir perdu une partie de moi au milieu de l'Atlantique et de ne plus trop me rendre compte d'où je suis et d'où j'ai envie d'être. Il me faudra certainement du temps, et bien d'autres voyages (!) pour le réaliser.

Car s'il est encore trop tôt pour que je tire un bilan de mon année à l'étranger, je sais avec certitude qu'elle m'a donné envie de continuer à voyager et découvrir d'autres paysages et cultures avant de me poser quelque part. Une page se tourne, mais il en reste encore plein à écrire :)
Et ça commence déjà avec mon stage en Allemagne ! Je ne continue pas le blog par contre, je n'aurai probablement pas d'histoires aussi incroyables à raconter et je vais garder mon temps libre pour d'autres projets. Les nouvelles se feront donc par mail pour ceux qui tiennent à savoir ce que je fabrique !



Je remercie tous ceux qui ont suivi mon blog tout au long de l'année, je ne m'attendais pas à avoir autant de lecteurs et ça m'a motivée à continuer. J'espère que vous avez eu autant de plaisir à le lire que j'en ai eu à le rédiger !

J'espère aussi que le récit de mes aventures aura permis de changer l'image que vous aviez peut-être de la Colombie avant. Et oui, une jeune fille de 1m55 peut voyager seule en Colombie sans aucun problème ! Je n'ai jamais fait de mauvaise rencontre malgré quelques situations cocasses et s'il y a une chose qui m'a particulièrement marquée tout au long de mon séjour, c'est l'incroyable gentillesse et serviabilité des colombiens. Et on ne m'a jamais proposé de drogue, non !

Pour les statistiques : 5000 visites depuis 12 pays différents avec des sujets de recherche parfois totalement barrés dont voici une petite sélection : couple de lamas, marsupilami pirarucu, la solene es una puta, blague "il est frais mon poisson il est frais", papillon dans la bouse de vache, ma copine va apprendre la salsa toute seule, est ce que c'est sur faire du skate a carthagene colombie, aventures en allemand pour etrangers, etc :)

Et pour bien finir, une photo de makis car ça faisait bien longtemps ! Cuisinés le jour des élections pour faire goûter à mon coloc qui n'en avait jamais mangé. Et je crois qu'il a bien aimé (ou alors il a été très poli !).

Oui il y en avait beaucoup, j'en ai mangé pendant trois jours !


Saludos a todos y que estén muy bien! 
Hasta pronto, con mucho gusto :)

dimanche 3 juin 2012

Semana Santa - San Andrés


Jour 7 (Vendredi) : Cap sur les Caraïbes

Et voici venue la dernière étape de mon voyage : San Andrés, petite île colombienne perdue au large du Nicaragua dans la mer des Caraïbes. J'avoue, je n'ai pas pu résister à l'appel de la farniente et aux photos de mon guide touristique qui montraient de belles plages de sable fin et des eaux bleu turquoise pleines de mignons petits poissons.
San Andrés est l'île principale d'un archipel composé de deux îles principales, San Andrés et Providencia, et d'une multitude de petits îlots. On y parle espagnol et anglais car l'archipel a d'abord été découvert au 17e siècle par les britanniques avant d'être conquis par les espagnols. Anglais et espagnols s'en sont disputés la possession jusqu'en 1793. Il a également servi de résidence à de nombreux pirates et on raconte que le trésor de Henry Morgan y est toujours caché... mais je ne l'ai pas trouvé !

San Andrés est l'île la plus grande (26 km²) et la plus peuplée (68 000 habitants). La température moyenne est de 27°C. C'est une destination très touristique pour les colombiens plutôt fortunés et j'ai vite fait de le remarquer, les prix sont très chers ! On trouve donc beaucoup d'hôtels de luxe et des magasins de produits importés remplis de parfums, jouets, appareils électroniques et sucreries puisque les produits sont exonérés de taxe. 

Pour y accéder, l'avion est la solution la plus rapide et économique, même si le prix du vol reste relativement cher (mais j'avais toujours mon bon de réduction Avianca, il fallait bien le terminer un jour !).



Après une dernière petite marche à Carthagène, je suis partie à l'aéroport vendredi matin en compagnie de deux norvégiennes de mon dortoir, Kim et Zhang (elles sont d'origines vietnamiennes, d'où les noms) qui par un heureux hasard partaient elles aussi à San Andrés.

La journée a été pleine de changements de température puisque mon vol faisait escale à Bogota. C'est un peu con puisque ça faisait un bon détour, mais il n'y avait pas d'autre option avec Avianca.

Je suis arrivée en fin d'après-midi à San Andrés sous une agréable chaleur. Je n'avais pas réussi à réserver d'hostel mais repéré une bonne adresse dans le Petit Futé. A la sortie de l'aéroport, j'ai demandé la direction à un chauffeur de taxi qui m'a dit que l'hostel n'existait plus (ce qui expliquait donc pourquoi je n'avais pas réussi à les contacter). Heureusement j'avais un plan de secours puisque les norvégiennes m'avaient parlé de l'hostel où elles avaient réservé, le Viajero. Comme l'aéroport est au centre-ville de San Andrés j'y suis arrivée en dix minutes de marche.

C'est probablement le seul établissement de l'île qui propose des chambres en dortoir à 40 000 pesos la nuit (16€), c'est deux fois plus cher que dans les autres villes colombiennes mais rien à côté des prix  moyens à San Andrés. J'étais contente de trouver de la place et j'ai même eu le dortoir pour moi toute seule ce soir là !
Pas de clientèle bling-bling au Viajero, les gens étaient tous supers sympathiques et souriants, il y avait beaucoup de colombiens et sud-américains et j'ai adoré l'ambiance, bien plus décontractée et agréable qu'à l'hostel de Carthagène.

Ce soir-là je suis restée à l'hostel pour me reposer et étudier un peu, j'avais apporté des bouquins de sociolinguistique dans mon sac ! Début de l'exploration remise à plus tard, donc.


Jour 8 (Samedi) : LA journée studieuse


J'étais un peu claquée donc je n'ai rien fait d'extravagant ce jour-là. Après une longue nuit de sommeil, j'ai fait un petit tour au bord de la plage puis je suis rentrée travailler car je commençais à stresser un peu en pensant au boulot qui m'attendait au retour. 


Jour 9 (Dimanche) : Vamos a la playa !

Après un copieux petit déjeuner (inclus dans le prix, j'en ai donc bien profité), je suis partie en quête d'un restaurant où je pourrais déguster un bon poisson. Cap sur le bord de mer donc, où je pensais dénicher pleins de petits restos traditionnels proposant du poisson qui frémit encore dans l'assiette.
Grosse déception. Il y avait bien quelques restaurants mais les plats étaient hors de prix ! Et je ne me sentais clairement pas à ma place parmi toute la clientèle de gens riches qui séjournent dans les hôtels 4 étoiles du bord de plage. Je suis donc repartie toute penaude vers le centre-ville à la recherche désespérée d'une petite cafétéria colombienne qui propose un "almuerzo ejecutivo" (menu économique).

Comme je me suis un peu (beaucoup) perdue au retour j'ai eu le temps d'observer les vitrines des magasins de luxe et nombreuses "perfumerias" qui vendent des produits détaxés. Et finalement j'ai atterri dans une cafétéria juste en face de mon hostel où j'ai déniché un poisson abordable, mais pas le meilleur au monde non plus.

L'artisanat typique de l'île...
Allez j'avoue, je suis rentrée pour voir les peluches et les Barbies.

Après manger, j'ai remis le cap vers la plage dans une optique de farniente cette fois, avec lunettes de soleil, serviette de plage et crème solaire sous le bras. J'ai trouvé un joli petit coin sous des palmiers pour pouvoir garder mes épaules à l'ombre tout en bronzant allègrement des jambes.

La vue depuis ma serviette de plage était sympathique :)
Et voici donc la plage (je me suis levée pour prendre des photos, quel courage !).
Des petits bateaux sur l'eau.
L'eau change de couleur, je comprends toujours pas pourquoi !
Y'a plein de gens qui discutent tranquillement à l'ombre.

Le soleil tapait bien cette après-midi là donc quand j'avais trop chaud, j'allais faire un petit plongeon dans la mer bleu turquoise. Y'a pire comme vie...

Il n'y avait pas beaucoup de touristes sur la plage, plutôt des groupes de locaux avec qui j'ai fait rapidement connaissance en demandant des informations sur les trajets en bateau. Ils ont la peau très foncée (pour ne pas dire noire) et parlent entre eux en anglais avec un accent qui rend la moitié des mots incompréhensibles. Et quand je me suis adressée à eux en espagnol, ils m'ont engueulée parce que je ne parlais anglais ! "Tu parles pas anglais ? -Si, si ! -Bah pourquoi tu nous parles en espagnol alors ?? -Euh, c'est pas la langue du pays? -Non, les gens natifs d'ici ils parlent ANGLAIS !" Oui mais moi je préfère l'espagnol... bon ok.
D'ailleurs ça doit être la seule fois en Colombie où on m'a prise pour une colombienne de Bogotá avec ma peau blanche et mon accent mi-frenchie mi-bogotanais. J'étais contente !

Après avoir doré côté pile, côté face, je suis rentrée pour bouquiner à l'hostel et j'ai croisé les deux norvégiennes de Carthagène qui m'ont proposé un tour de l'île en voiturette de golf pour le lendemain ! L'idée m'a parue joliment saugrenue, donc j'ai évidemment accepté.


Jour 10 (Dimanche) : Baby you can drive my car !

Dans la matinée, j'ai retrouvé Kim, Zhang et Karin (une suédoise) en bas de l'hostel pour apprivoiser notre véhicule de guerre : une pédale pour freiner, une pédale pour accélérer... allez, ça devrait le faire ! Comme Kim et Zhang n'ont pas leur permis de conduire, on a plus ou moins convenu que Karin et moi nous occuperions de la conduite en ville. C'est Karin qui s'y est collée la première, je me suis assise à côté en fermant les yeux parce qu'à San Andrés, le code de la route c'est comme partout en Colombie (l'anarchie) mais en pire. Mais Karin a bien géré !

Quand on est sorties du centre-ville, c'est devenu beaucoup plus pépère, on a simplement suivi la route qui fait le tour de l'île en bordant la mer en s'arrêtant dans les endroits qui nous semblaient intéressants. La voiturette faisait un bruit de tondeuse à gazon quand on la poussait à fond mais pas de risque d'excès de vitesse, elle ne dépasse pas 30km/h ! Au moins on a eu le temps d'admirer le paysage.

Premier arrêt : une jolie petite plage déserte avec une buvette rasta qui propose des boissons dans des noix de coco.

Yo man, tu veux une noix de coco ?
On aurait pu passer la journée là, mais bon, on s'est décidées à repartir.

Deuxième étape : Hoyo soplador ("le trou qui souffle"), le geyser de l'île qui fait la fierté de ses habitants ! Il s'agit d'un trou dans le récif de corail d'où jaillit l'eau quand la marée monte avec suffisamment de force. Ça attire les touristes forcément, donc y'a plein de petites boutiques ambulantes autour qui vendent de l'artisanat plus ou moins local.
On n'a pas eu de chance car la mer était calme ce jour-là, donc on n'a rien observé d'exceptionnel, mais les locaux nous ont affirmé que l'eau gicle parfois jusqu'à plusieurs mètres de haut et que les gens s'amusent à faire des paris avec de la bière sur la hauteur du jet.

Le récif de corail...
... dans lequel s'est formé l'incroyable trou souffleur.

Les filles ont fait quelques emplettes puis on est reparties sur la route et j'ai pris quelques photos du paysage qui défilait.





Troisième étape : la Piscinita, eau chaude et claire comme dans une piscine, sauf que c'est la mer ! A l'entrée, on paye pour acheter du pain à donner aux poissons. Ou pour ma part, au petit chat affamé qui me poursuivait en miaulant d'un air désespéré.

Cosinus a un petit cousin en Colombie !
Zhang se prépare pour le plongeon.
Avec le pain et un appareil photo étanche,
on arrive à faire de supers photos au milieu des petits poissons !
Quand je vous dit que l'eau est claire...

J'ai emprunté le masque et le tuba de Kim pour faire un peu de snorkelling et plonger parmi les poissons. Puis j'ai pris la pose sur l'échelle pour immortaliser mon passage dans ce paysage paradisiaque...

J'aime beaucoup cette photo.

Il fallait bien repartir un jour, puisque de toute façon on n'a pas le droit de résider éternellement à San Andrés (à moins de se marier avec un natif, ce qui n'est pas trop dans mes projets) et qu'on aurait fini par mourir de faim à moins de se résoudre à pêcher quelques petits poissons (mais ils sont trop mignons pour ça). 
On est revenues à un restaurant qu'on avait aperçu un peu plus tôt sur la côte. Mon tour est venu de conduire et j'ai vite déchanté, parce que c'est impossible à diriger ces voitures-là ! J'ai désespérément tenté de garder une trajectoire rectiligne avant de me résoudre à la conduite en zig-zag.

Au restaurant, on a commandé de bons jus de fruits frais et quelques spécialités de l'île, notamment des fruits de mer et des escargots ! C'était vraiment bon.

La piscine privée du restaurant avec vue sur la mer, la la li la la.

En repartant, on s'est fait une petite frayeur parce que la voiture ne démarrait pas, comme si la batterie s'était vidée. Et c'est là que mon expérience des batteries foireuses m'a servi, en m'acharnant pendant 15 secondes sur l’accélérateur j'ai réussi à la faire repartir, ouf !


Quatrième arrêt : pause sieste dans des hamacs repérés au bord de la route au milieu d'un village rasta. Ils y élèvent aussi de grandes tortues de terre (ça pourrait intéresser certains lecteurs), sinon je n'ai pas très bien compris à quoi l'endroit servait, apparemment c'est un mec qui construit ça parce que ça l'amuse.

Ça surprend à première vue, mais pourquoi pas.

Cinquième arrêt : la visite du musée de l'île avec des maisons traditionnelles, de style plutôt anglais. La batterie de mon appareil photo a flanché à ce moment-là malheureusement...

On est rentrées vers le centre-ville pour manger le repas du soir avec dans l'idée de revenir sur la côte un peu plus tard pour voir le coucher de soleil. C'est moi qui me suis payée la conduite en ville cette fois et c'était probablement le moment le plus effrayant de mon séjour en Colombie ! Je vous laisse imaginer : conduire une voiturette qui ne freine quasiment pas et impossible à diriger au milieu de tous les scooters et 4x4s qui déboulent dans tous les sens, on nous apprend pas ça quand on passe le permis en France ! Instinctivement je m'arrêtais aux croisements de route pour respecter les priorités avant de me rendre compte que c'était totalement inutile, je ne sais d'ailleurs même pas s'il existe une quelconque règle de priorité en Colombie ! On s'en est sorties vivantes, Dieu merci.

Après le repas on est donc reparties, j'ai laissé à Karin le volant parce qu'elle était bien plus casse-coup que moi. 




Comme la nuit commençait à tomber, la police nous a arrêté car les voiturettes n'ont pas le droit de circuler de nuit puisqu'elles n'ont pas de phares. On a fait les yeux doux et ils nous ont laissées circuler jusqu'au prochain croisement, où se trouvait par chance le village rasta. On s'y est arrêtées de nouveau pour boire des bières en regardant le soleil tomber sur l'océan.

Ils ont peint les arbres en rouge-jaune-vert aussi !
Vue de carte postale.
Les arbres, le banc, la voiture et la petite étoile en haut.

Je me suis posée sur la balançoire face à la mer, c'était un joli moment...
On n'a pas tardé à rentrer pour ne pas avoir de problème avec la voiture, même si la route était bien éclairée. Une journée bien amusante en tout cas, et je me suis couchée ce soir-là avec plein d'images merveilleuses dans la tête !


Jour 11 (Mardi) : Un petit coin de paradis


Toutes les bonnes choses ont une fin, malheureusement ! J'en ai même profité plus que de raison puisque j'aurais du être en cours depuis deux jours déjà ! Au programme de cette dernière journée donc, un tour en bateau vers Johnny Cay et Acuario, deux petites îles tout près de San Andrés où l'on peut se dorer la pilule tranquillement.

J'ai déniché un trajet pas trop cher au milieu d'un groupe de touristes quinquagénaires. Comme j'avais décidé d'être un peu égoïste ce jour-là je n'ai pas pris mon appareil photo mais je vous propose tout de même quelques photos trouvées sur internet qui représentent bien l'ambiance.

Le trajet en bateau était magique, j'ai pu admirer les 7 couleurs de l'eau dont parlent les guides touristiques, j'en avais pleins les yeux !

Johnny Cay est une petite île sympathique à l'ambiance baba cool, il y a des bars rastas partout et du reggae dans tous les haut-parleurs ! A part une petite balade dans la forêt de cocotiers au milieu de l'île, il n'y a rien d'autre à faire que se poser au bord de la plage et aller barboter dans l'eau à la couleur totalement hallucinante. Comme il y avait des petites vagues j'avais l'impression d'être dans une piscine à vagues géante, c'était un peu dingue !

Il n'y a pas de retouche, la couleur de l'eau c'est ça !
"Could you be loooooved"

Cap ensuite sur Acuario, l'île des plongeurs ! Si on peut appeler ça une île. Ou même un îlot. C'est tout (tout) petit ! Je me suis demandée en arrivant ce que j'allais bien pouvoir y faire pendant trois heures... surtout qu'il est impossible de nager à plus de 20m de la plage car le fond marin est tapissé d'oursins !

Y'a quand même deux restos !

Je me suis discrètement incrustée parmi le groupe de touriste pour manger le repas de midi puis plusieurs gars sont venus proposer des attractions pour l'après-midi : "J'ai un beau bateau avec un fond en verre pour pouvoir admirer les fonds marins sans bouger vos fesses !" Non merci. "Balade dans l'eau et séance photo pour mettre sur Facebook" LOL, je vais aller poser mes fesses toute seule sur la plage je crois !

Pas un seul palmier pour me protéger du soleil donc j'ai posé ma serviette en plein soleil et étalé cinq couches de crème solaire sur toutes les parties exposées de mon corps. Il n'y avait personne sur la plage, tout pour moi ! Puis je suis allée dans l'eau faire la planche et voilà... J'ai  toute l'aprèm à naviguer entre la plage et la mer en réalisant totalement combien ce moment était parfait et la chance que j'avais d'être là dans cet endroit magique, ça restera un joli souvenir de paix et de tranquillité.

Et puis il a fallu repartir, rentrer à l'hostel et ramasser toutes mes affaires. J'avais un gros pincement au coeur quand j'ai quitté l'hostel pour aller à l'aéroport et encore plus quand on m'a annoncé à l'embarquement que mon vol était retardé pour cause de "mauvais temps à Bogotá". Dire que je n'avais pas envie de rentrer est un doux euphémisme... à part la satisfaction de pouvoir montrer mon beau bronzage à tout le monde !




Ainsi s'achève le récit de ces belles vacances en Colombie, pleines de rencontres, découvertes et surprises. J'espère qu'il vous aura fait rêver ! Pour moi le réveil a été un peu difficile pendant quelques jours avant de me ré-adapter à la vie à Bogotá. Et chaque fois que j'y repense, j'ai la tête pleine d'incroyables souvenirs et d'une sensation magique de liberté et d'émerveillement. La Colombie est un beau pays, oui oui oui...

dimanche 13 mai 2012

Semana Santa - Cartagena de las Indias


Jour 5 (Mercredi) : En transit


C'est pas le tout d'arriver à Mompos, il faut aussi trouver le moyen d'en repartir ! Et évidemment, il n'y a pas de terminal de bus qui propose des trajets directs vers Cartagena, ce serait trop facile ! Milena ayant décidé de se rendre également à Cartagena, on s'est renseignées ensemble sur la meilleure route à prendre.

L'option la plus économique consiste à se rendre à Magangué, une ville à peu près équivalente à El Banco mais à l'ouest de Mompos (de l'autre côté). Depuis Magangué, on trouve facilement des bus qui vont à Cartagena.
Pour se rendre à Magangué, il faut prendre un bateau qui traverse le fleuve depuis un petit port nommé Bodega.
Et pour se rendre à Bodega, on choisit de faire confiance à Milena qui a décidé "qu'elle voulait absolument y aller en mototaxi !!". Ok, pourquoi pas ! D'ailleurs j'étais jamais monté sur un deux-roues de ma vie donc c'était l'occasion de tester, même si je trouvais l'idée un peu flippante.

On est parties en fin de matinée, après que j'ai passé une bonne demi-heure avant de réussir à fermer mon sac. L'avantage de voyager avec un sac aussi petit que le mien, c'est que ça rend super admiratifs tous les backpackers que je croise sur le chemin, mais quand il s'agit de réussir à caser tout mon bazar dans ledit sac, ça s'apparente vite à un problème d'optimisation qui dépasse mes compétences !

Bref, nous voici parties sur les motos pour un trajet d'une bonne demi-heure, pas super agréable en ce qui me concerne. J'avais mon sac sur les épaules qui pesait lourd au bout d'un moment, je me prenais plein de poussière dans les yeux parce que j'étais stressée et je m'obstinais à regarder la route et bien sûr j'avais pas pensé à prendre mes lunettes de soleil, et puis le soleil a commencé à taper et j'avais pas eu le temps de mettre de la crème... Mais bon, c'était quand même sympa et insolite de se retrouver sur ces routes pleines de poules, d'ânes, de chiens et d'autres motos qui klaxonnent, en traversant des jolis petits villages perdus dans la cambrousse où les enfants font coucou quand on passe !

A Bodega, on n'a pas eu de mal à trouver un bateau et la traversée a été rapide et agréable.

Pleins de petits drapeaux colombiens partout !
L'armée est présente même dans les coins les plus paumés du pays.
L'embarcadère qui m'a rappelé des souvenirs d'Amazonie...

On est arrivées en début d'après-midi à Magangué et à peine sorties du bateau, un gars nous a abordées pour nous proposer un trajet vers Cartagena. Facile !
Par contre il a fallu attendre que d'autres bateaux arrivent pour remplir le bus. Et pendant ce temps-là, on s'est baladé le long des quais en cherchant des trucs normaux à manger (pas trouvé) et en faisant connaissance avec la population locale. Les gens étaient un peu bizarres et ça faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvée dans une situation où je ne comprenais RIEN à ce qu'on me disait. L'accent de la campagne colombienne, ça tue ! Et certains gars ont cette particularité bizarre et énervante de ne pas prononcer les "s", ce qui donne des phrases du genre "etoy bucando el bu para Mompo". Gné ?

On a bien attendu deux heures à Magangué, c'était un peu long, mais sur le coup des quatre heures on est enfin parties dans un petit bus confortable et over-climatisé (si besoin est de le préciser) pour Cartagena !
Et pour vous mettre bien dans l'ambiance des bus colombiens, je ne peux que vous conseiller de vous brancher sur Radio Vallenato pour lire la suite de cet article ! Les amateurs d'accordéon seront comblés et les hispanophones les plus sensibles se sentiront très émus par les paroles tragico-romantiques de ce genre musical hyper populaire en Colombie !

Les quais de Magangué sont pleins de petits stands
qui vendent des trucs bizarres à manger.
A droite, vous pouvez déguster un bon jus d'orange pressé.
Des bateaux qui doivent servir à transporter des marchandises.
Je m'ennuyais donc j'ai continué à prendre des photos.
Ce mec m'a harcelé pendant 5 minutes pour que je le prenne en photo !
Une jolie église découverte en marchant un peu.

Le trajet vers Cartagena a duré plus de trois heures avec des petites pauses sur le bord de la route de temps en temps, notamment pour se restaurer à un petit stand qui vendait, je cite : "de la viande et du fromage" dans une boite en plastique à emporter ! L'équivalent des aires d'autoroute en Colombie !
Dans un registre bien plus triste, on a croisé un bus accidenté qui avait glissé sur la route humide dans un virage... Il faut dire que les conducteurs vont très vite et que les bus ne sont pas forcément en bon état.

Le bus m'a laissée devant mon hostel à Cartagena, le Media Luna. Officiellement, le plus grand hostel de Cartagena avec une piscine et des palmiers et plein de gens trop cools pour faire la fête. En fait, c'était juste une grosse usine à gringos avec les meufs qui font bronzette en bikini en parlant avec cet affreux accent américain qui te donne envie de les baffer, personne qui te répond quand tu dis "hola" (ça dépasse leurs limites d'apprentissage des langues étrangères) et les sanitaires dégueus en plus. Allez, le lit était confortable !

J'ai retrouvé Milena pour aller manger un sandwich et marcher un peu dans le quartier de Getsemani, un vieux quartier de Cartagena mal fréquenté il y a encore pas si longtemps et où se trouvent aujourd'hui tous les hôtels pas chers de la ville et plein de cafés/restaurants qui proposent des breakfasts à l'américaine.
Mon premier aperçu de la ville m'a agréablement surprise. On dirait une station balnéaire espagnole, tout est beau, propre, moderne, très différent du reste du pays.

Statues de Pégase.
La mer !!
Mes retrouvailles avec la mer ont été émouvantes, quel plaisir d'aller tremper mes pieds dans les petites vagues au bord de l'eau !
Ensuite, on est retournées chacune à nos hostels respectifs. J'avais envie de me reposer pour être en pleine forme pour la longue journée de marche dans la ville qui m'attendait le lendemain.



Jour 6 (Jeudi) : En mode touriste


A la découverte de Cartagena, donc, cette ville dont on m'avait tant vanté la beauté !

Fondée en 1533 par les conquistadors espagnols dans une baie de la côte caraïbe, la ville de Cartagena de las Indias a été pendant plusieurs siècles un des ports les plus importants d'Amérique du Sud. Très vite, elle a prospéré grâce au commerce des richesses pillées dans les villages indigènes puis au commerce des esclaves amenés d'Afrique.
Jusqu'à la fin du 18e siècle, elle a été prise d'assauts de très nombreuses fois par des pirates anglais, hollandais ou français (certains venant de Brest !). Pour faire face aux attaquants, le roi d'Espagne ordonna la construction de grandes murailles (11km !) et d'un fort qui en firent la ville coloniale la mieux protégée d'Amérique.
L'assaut le plus impressionnant a été donné en 1741 par 186 navires britanniques menés par le pirate Edward Vernon. Il s'agirait de la plus grande flotte réunie jusqu'alors, avec près de 25 000 combattants. Cependant, elle fut sévèrement repoussée par les quelques 3 000 soldats espagnols et leurs 6 navires, apparemment bien décidés à protéger leur cité coûte que coûte !

Le blason de la ville
Cartagena fut l'une des premières villes à déclarer son indépendance (un an après Mompós) et du se défendre férocement contre les attaques de l'armée espagnole. Simon Bolivar octroya à la ville le surnom de "Ciudad Heroica" (ville héroïque) en l'honneur de la résistance de ses habitants.

Aujourd'hui, la ville est classée au patrimoine de l'humanité de l'Unesco pour son éblouissante architecture coloniale et militaire et est devenue la principale attraction touristique de Colombie.
C'est la cinquième ville la plus peuplée du pays avec près d'un million d'habitants et la température moyenne est de 28°C.



Jeudi matin, toujours pas de soleil dans le ciel, encore un peu de répit pour mes épaules...
Et c'est ainsi que, une semaine avant Barack Obama, je me suis élancée dans les rues de Cartagena avec mon appareil photo armé et mon guide touristique à la main ! (Oui, Barack y était la semaine suivante pour le Sommet des Amériques).


Mon hostel, c'est un peu le club Med pour les routards !
Getsemani, c'est toujours plus ou moins bien fréquenté...


Je me suis d'abord arrêtée au bout de la rue pour boire un jus de guanabana ouvert et pressé devant mes yeux avant de tomber un peu plus loin sur le premier monument de la journée : la statue de l'India Catalina, belle indigène capturée par le fondateur de la ville pour lui servir de guide et interprète.

Après avoir attendu 10 min que tout le monde arrête de poser devant...

Puis déjà, j'ai commencé à m'aventurer dans les rues du centre historique de la ville, à la recherche d'un restaurant indiqué par le Petit Futé.

Le premier joli bâtiment... ce devait être une église.
Une jolie petite place où je me suis arrêtée pour demander le chemin à des policiers.
J'adore ces balcons en bois qui font le tour de la maison !
Et ces couleurs !
Et ces palmiers !

J'ai été totalement époustouflée par la beauté de la ville, ses superbes maisons pleines de couleurs, ses rues étroites et propres et ses policiers super serviables. Avant de continuer la marche, je me suis arrêtée au "Bistrot" un restaurant tenu par deux allemands où j'ai renoué avec la bonne cuisine en dégustant un saumon et du riz à la noix de coco (une spécialité) dé-li-ci-eux avec une limonade de coco tout aussi incroyable, et pourtant j'aime pas trop la noix de coco ! De très loin mon meilleur repas des vacances...

La photo est floue parce que j'avais tellement faim
que j'ai pas pris le temps de faire la mise au point !
La limonade servie dans une chope à bière !

Par contre, j'ai un peu halluciné en voyant l'addition, les tarifs à Cartagena sont incroyablement chers ! Comme il me manquait de l'argent j'ai du repartir à l'hostel puis revenir, j'ai pris un autre chemin plus direct et fait quelques jolies découvertes au passage :

La "Torre del Reloj" (Tour de l'Horloge).

En passant le porche de la Tour de l'Horloge, on arrive sur la Plaza de los Coches (Place des coches) qui servait autrefois de marché aux esclaves. Sous les arcades, plein de petits vendeurs proposent des gâteaux traditionnels à la noix de coco, ça s'appelle El Portal de los Dulces (le portail des douceurs). 

La Plaza de los Coches avec une statue du fondateur de la ville, Pedro de Heredia.
Et voilà donc les coches qui attendent en file indienne.
La Plaza de la Aduana (Place de la douane), où se trouvent les banques !

Il y a un détail dont je n'ai pas parlé, mais qui revêt de l'importance vu le degré d'énervement qu'il m'a provoqué à certains moments de la journée, c'est les lamentables techniques de drague des costeños...
J'avais déjà remarqué à Santa Marta qu'ils étaient un peu relous, mais là pas moyen de croiser un individu de sexe masculin âgé de 15 à 99 ans sans se farcir tout le champ lexical des adjectifs neuneus finissant par "a" : bella, linda, preciosa, bonita, deliciosa et j'en passe des vertes et des pas mûres, avec le petit regard de loveur et la voix mielleuse qui vont bien... Mais le top c'est quand même le "psssst" du mec qui croit que tu l'as pas vu et qui insiste bien deux ou trois fois ! Voire les gars qui te sortent les trois mots qu'ils connaissent en anglais parce qu'évidemment j'avais un bon look de touriste. Bref, ça m'a un peu (beaucoup) exaspérée à la longue et je préférais changer de trottoir plutôt que croiser un groupe de latinos qui bavent en regardant passer les petites occidentales.

Sur ce, on continue la visite :

Si vous cherchez un tableau de Botero pas cher, c'est là !
Sur la Plaza Bolivar on trouve une grande statue montée de Simon Bolivar avec ces paroles gravées : "Si Caracas me dio vida, vosotros me disteis gloria" ("Si Caracas m'a donné la vie, vous m'avez donné la gloire"). C'est quasiment la même phrase qu'à Mompós, il était pas très inspiré ce Bolivar !

Joli chapeau.
Les dames tout en couleur proposent des salades de fruits.
La façade de la cathédrale à gauche.
La Catedral Santa Catalina.

Au début, je voulais à tout prix prendre des photos quand les coches passaient, pour le côté un peu rétro. J'ai vite réalisé que ce ne serait pas un problème car il y en a partout dans la ville, un peu comme les taxis à Bogotá, le charme en plus !






Après avoir traversé la vieille ville qui n'est pas très grande, je suis arrivée près des murailles sur lesquelles on peut monter pour se balader en regardant la mer.

Montée sur les remparts.
Le ciel était menaçant, mais il n'a pas plu.
La preuve que j'y étais !
Côté ville avec les petits jardins.
De l'autre côté des remparts :
un terrain de foot désaffecté, la rocade et loin derrière le quartier des affaires. 

D'un coup, j'étais en manque de jolies maisons colorées donc je suis repartie me balader dans la ville.

Moi qui voulais de la couleur...
Une jolie petite église,
et  notez que les gens aussi s'habillent de manière bien colorée !

La maison couleur chocolat, miam !

Une petite place entourée de restaurants.
J'en connais qui vont s'extasier sur la glycine.

Le centre de la ville est vraiment très riche et on trouve des magasins de luxe comme je n'avais vu nulle part ailleurs en Colombie. Je suis rentrée dans deux-trois boutiques de vêtements ou d'artisanat qui proposent de très beaux articles, mais les prix étaient vraiment beaucoup trop chers.
L'apparente richesse de la ville est trompeuse car Cartagena est la ville la plus pauvre de Colombie. On m'a dit que les faubourgs de la ville sont vraiment misérables et craignos, encore un contraste assez effarant...

A l'intérieur de ce joli bâtiment, plein de magasins d'art ou artisanat.
C'est écrit dessus :
cette maison a été construite par un architecte français !

En retournant sur la Plaza de los Coches je suis tombée sur un joli spectacle de rue de danse caribéenne ! Avec des danseurs et danseuses pleins d'énergie qui sautaient dans tous les sens en chantant, c'était super. J'avais pris des vidéos mais j'arrive pas à les publier, il faudra donc se contenter des photos...

Une danse TRES tonique où ils remuent de partout !
Danse plus calme avec un panier sur la tête.
Ils étaient déguisés en paysans et leur chanson parlait de fruits et légumes je crois.
Encore une danse super dynamique !

Je suis bien restée une demi-heure à les regarder danser car ils changeaient de tenue et de style de danse tout le temps, c'était vraiment agréable à regarder. Quand la nuit est tombée je suis partie dans la vieille ville car je croyais qu'il y avait une procession qui partait de la cathédrale. Il n'y en a pas eu finalement mais j'ai quand même fait un tour à l'intérieur de la cathédrale pour voir les décorations.

La nuit tombe.
Un autel illuminé et fleuri à l'intérieur de la cathédrale.
Les gens se recueillent et prient.
Le choeur de la cathédrale tout en marbre et dorures.

Ensuite, j'ai traîné un peu dans les jolies rues toujours remplies de monde et bien animées pour profiter de l'ambiance festive, mais je dois admettre que j'étais un peu crevée après avoir marché toute la journée. Je n'ai pas tardé à rentrer à l'hostel en jetant au passage un coup d'oeil aux belles illuminations sur les monuments de la ville. 

L'église Santo Domingo.

Ainsi s'achève le récit de cette jolie journée à Cartagena, sans aucun doute la plus belle ville que j'ai visitée en Colombie. Mon long périple en bus depuis Bogotá en valait la peine, ouf !


A venir, le récit de ma découverte de San Andrés, petit coin de paradis au milieu des caraïbes...