mercredi 21 septembre 2011

Pintando sueños

J'ai un peu tardé à écrire cet article car cette semaine a été très chargée pour moi niveau boulot ! Malheureusement, mes partiels de demi-semestre sont tous tombés cette semaine : j'en ai eu deux hier et le dernier est demain.
Pour le moment ça ne s'est pas trop mal passé. Comme les partiels sont sur les heures de cours, ils ne durent que 1h20, ce qui est très court comparé aux examens en France ! Mon premier partiel était un exercice de création de base de données sur papier. Il fallait lire 5 pages entières en espagnol qui ne servaient pas à grand chose, mais je m'en suis sortie ! Le deuxième partiel était un QCM sur le fonctionnement des entreprises, c'était assez simple.


Mais venons-en au vrai sujet de l'article : ma journée de samedi dernier. Le groupe d'étudiants colombiens qui s'occupent des étudiants étrangers nous proposait d'aller faire un tour dans un quartier pauvre de la ville, le "barrio el Códito" pour jouer et faire de la peinture avec les enfants d'une école.
Nous étions une quarantaine de motivés réunis devant l'université samedi matin (la plupart pas très bien remis de leur fête de la veille). On a pris un bus spécialement réservé qui nous a emmené au nord-ouest de la ville où se trouve le quartier.

D'abord, on s'est baladé un peu dans le quartier pour voir dans quelles conditions ces enfants vivent. Comme de nombreux quartiers pauvres, celui-ci est situé sur le flan d'une montagne. Toutes les maisons sont en briques et en très mauvais état. 

Les rues ne sont pas goudronnées.
On se balade entre les maisons qui servaient autrefois de crèche.
Les bâtiments derrière sont en mauvais état !

On s'est ensuite rendu à l'école, le "colegio San Francisco de Asis". Ce n'est pas un collège comme le nom semble l'indiquer, c'est une école primaire. Le bâtiment n'est pas encore totalement fini d'être construit, mais c'est déjà très joli pour le moment. Il y a une cour avec des chiens qui trainent (comme partout en Colombie !) et un coin jeu, un petit terrain de foot et bien sûr plusieurs salles de classe bien équipées.

Une vingtaine d'enfants étaient présents avec leur institutrice. Nous avons d'abord regardé une vidéo qui parle de la fondation de l'école. C'est un projet social financé par je-ne-sais-qui (j'étais aux toilettes à ce moment-là) qui a permis de construire une aussi belle école dans ce quartier. Ils en parlent dans la vidéo comme d'un rêve devenu réalité, et de ce fait le thème de la journée a été "peindre des rêves" ("pintando sueños").

Réunion dans la salle de classe.
Pour faire connaissance avec les enfants et briser la glace, nous avons fait des jeux dans la cour. On devait d'abord se présenter et montrer son mouvement préféré, puis on a chanté, dansé et imité des animaux. 

Jeux dans la cour !
On a ensuite formé des petits groupes pour se mettre à la peinture.
Chacun a du dire quel était son rêve. Pour les enfants, c'était souvent "je veux être footballeur" pour les garçons, "je veux être vétérinaire ou institutrice" pour les filles. Chez les grands, ça parlait plus de voyage. Moi j'ai dit que je voulais être astronaute, même si ce n'est plus trop vrai !

On parle de nos rêves en grignottant des chips !
Sur de grands panneaux de papier cartonné par terre, chacun a du peindre son rêve. Les conversations ont pas mal tourné autour du football, les enfants voulant absolument connaitre nos équipes préférées. - "Le Paris Saint-Germain." - "J'connais pas !" Evidemment ils ne connaissent que les grandes équipes internationales et colombiennes !

On a aussi pas mal discuté géographie et on a pu constater certaines lacunes sur le sujet ! Car à part les Etats-Unis les enfants ne connaissent pas beaucoup de pays ! L'un d'entre eux s'est aventuré à dessiner la carte du monde et l'Allemagne s'est transformée en île au milieu de l'océan. L'Europe et l'Asie ne leur disent rien du tout. Dimitri a tenté de faire deviner d'où il venait à un enfant : - "C'est un pays d'Europe." - "Les Etats-Unis ?" - "Non, je t'aide : c'est un pays où on parle français." - "Euh... l'Espagne ?".

Notre jolie peinture ! Admirez notamment : la carte du monde plutôt originale et mon cosmonaute en bas !


Suite à la séance peinture et bataille de peinture, on a déjeuné puis on s'est reposé un peu. Certains ont joué au foot ou sur les jeux dehors avec les enfants. 

Il y a de jolis jeux dehors.
 
On a ensuite du écrire sur une feuille notre engagement pour que notre rêve se concrétise. Par exemple : "je vais travailler beaucoup à l'école, faire du sport, m'occuper des animaux". Tous les enfants semblaient d'accord sur le fait qu'étudier les aidera à réaliser leur rêve (va poser la question en France, pas sûr qu'on obtienne la même réponse !).

Moment de détente/jeu/rédaction d'engagements.

Les peintures et les engagements qu'on a écrits ont été collés sur les murs de l'école pour que les enfants les voient tous les jours et s'en souviennent.

Les peintures vont rester sur le mur pour un bon moment.
Photo de groupe !
 
Voilà pour le résumé de cette jolie journée ! Il y a une vidéo sur Youtube pour ceux que ça intéresse : http://www.youtube.com/watch?v=GmOY81x3SAo


Il n'y aura pas d'article la semaine prochaine, puisque je serai en Amazonie ! A mon retour par contre, vous aurez le droit à un maxi compte-rendu de cette aventure qui s'annonce palpitante ! A bientôt !

mardi 13 septembre 2011

Les études

Bon, je n'ai pas de photos de paysages incroyables à vous montrer, puisque ce weekend je suis restée à Bogotá pour travailler ! De ce fait, le sujet de cet article très studieux sera "comment se passent mes études à l'université de Los Andes ?".

Choisir les cours

Contrairement aux études en France, il n'y a pas de cursus prédéterminé pour chaque filière. Chaque étudiant peut donc choisir les cours qu'il veut suivre à chaque semestre dans une sorte de grand catalogue sur internet. J'aurais donc très bien pu choisir des cours de musique, histoire, céramique (oui oui il y en a !), chimie organique ou littérature hongroise. Cependant, la plupart des cours au niveau master demandent des prérequis et il m'aurait été bien difficile de suivre des cours auxquels je ne connais rien. J'ai d'ailleurs essayé de participer à un cours de "design de produits écolos" mais j'ai vite réalisé que je n'avais pas les connaissances nécessaires pour y arriver. 
De plus, mon école en France m'oblige à suivre un certain nombre de cours d'informatique histoire de ne pas être larguée à mon retour !

Combien de cours ?

Un cours correspond en général à deux créneaux d'1h20 par semaine. La plupart des étudiants colombiens suivent 6 ou 7 cours. Pour les étudiants étrangers, c'est bien plus tranquille ! Le minimum par semestre est de 3 cours, et il faut en suivre 8 sur l'année.
A ce semestre-ci, j'ai 3 cours, c'est à dire 8h de cours par semaine. J'ai préféré prendre le minimum pour pouvoir travailler efficacement, car je dois avoir une bonne moyenne pour pouvoir étudier un second semestre. 

Mes cours

Voici une brève présentation de mes cours au premier semestre :

- Business intelligence ("Inteligencia de negocios") : On y apprend comment exploiter les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, blogs...) pour améliorer les performances des entreprises. Par exemple, une entreprise peut analyser les messages des gens sur Facebook pour savoir ce qu'ils pensent de ses produits.
Pour le moment, c'est très théorique, on a beaucoup de lectures à faire mais on n'a pas encore touché à un ordi !

- Logiciels pour les entreprises ("Sistemas empresariales") : On étudie les ERP, ce sont des logiciels qu'utilisent les entreprises pour faire la comptabilité, gérer les fiches de paie, les factures, les stocks... 
Jusqu'ici, on a surtout étudié le fonctionnement des différents services dans une entreprise. Ayant étudié la même chose en France l'année dernière, je peux comparer les systèmes d'heures supplémentaires, de sécurité sociale... J'ai notamment appris qu'il existe un fonds de solidarité auquel les patrons riches doivent reverser une partie de leur salaire, mais je me demande bien où va cet argent !

- Architecture de logiciel ("Arquitectura de software") : Ce cours là est plus technique, on étudie comment mettre en place un système qui gère des "maisons intelligentes", c'est à dire des maisons pleines de capteurs pour éviter les incendies, les intrusions, les vols... C'est le seul cours où on programme un peu, même si la plupart du travail se fait sur papier !

Dans tous ces cours, il y a projet qui se fait en groupe tout au long du semestre. Cela exige pas mal de travail personnel, bien plus qu'en France ! Il faut régulièrement rendre des sortes de devoirs de maison. Il y aussi des "quizz" dans certaines matières, ce sont de petites interros, ainsi que 2 partiels dans le semestre. Les premiers partiels arrivent la semaine prochaine !
Mes profs sont sympathiques et très contents d'avoir des élèves français dans leur cours ! Tous parlent d'ailleurs français et nous encouragent à écrire nos devoirs en français ! 

Mes notes

Le travail est noté sur 5 ici. Pour valider un cours, il faut avoir 3 de moyenne à ce cours. Et pour que je puisse étudier un second semestre, je dois avoir une moyenne globale de 3,25.
J'ai eu très peu de devoirs pour l'instant, les seules notes que j'ai correspondent à des devoirs de maison en Business Intelligence (que j'ai écrits en anglais, je l'avoue !). Et elles sont bonnes : 4,1 et 4,7, ça commence plutôt bien !

Loisirs

Au niveau des loisirs, je participe à un cours de kung-fu une fois par semaine. Il faut bien profiter de notre fanstastique gymnase (cf article sur l'université). J'ai réussi à m'intégrer dans le groupe de niveau intermédiaire et je m'en sors pas mal, je suis contente qu'il me reste quelque chose de mes années de pratique en France ! Le prof est très sympathique, je crois bien que c'est la première fois qu'un élève étranger participe à son cours. Il adore dire "bonjour", "au revoir" et "ça va mademoiselle ?" avec un accent très amusant !
On travaille beaucoup les postures animales comme le tigre, le papillon, le dragon... Ca nécessite beaucoup de précision et de concentration, c'est presque un travail d'incarnation !

J'ai aussi essayé de participer à la chorale de l'université, mais mon manque de connaissance en musique m'a convaincue de laisser tomber ! Tous les autres élèves savaient chanter sans problème en lisant une portée de notes, ce qui est loin d'être mon cas. J'aurais pu apprendre à l'oreille mais ça m'aurait demandé beaucoup de travail. Ce qui était assez amusant, c'est que toutes les chansons apprises étaient en français ou en allemand. Les colombiens avaient un peu de mal avec la prononciation !



Voilà, vous savez tout sur mon travail ici ! Cette semaine et la semaine prochaine vont être assez intenses, j'ai plusieurs devoirs de maisons et les partiels qui arrivent. Le weekend prochain, pas de voyage de prévu donc, mais je vais participer à une activité proposée par l'université qui consiste à faire de la peinture avec des enfants des quartiers pauvres de la ville. Je vous raconterai tout ça évidemment !

lundi 5 septembre 2011

La cathédrale de Zipaquirá

Hier, on a enfin décidé d'aller visiter la fameuse cathédrale de sel de Zipaquirá, élue "première merveille de Colombie" par le peuple colombien. Et pas n'importe comment, en train, oui oui ! Le "tren turístico de la Sabana" est une rareté, le train n'existant quasiment pas en Colombie. Raison de plus pour le tester !
On s'est donc levé à 6h30 du matin et avons retrouvé les voisins une heure plus tard, afin de partir tous ensemble à la gare de la Sabana. Après un trajet en taxi plus ou moins agréable (chauffeur pas très content de bosser le dimanche et qui tente d'arnaquer les touristes) on a enfin découvert à quoi ressemble ce fameux train !

Surprise, pas de cable électrique au dessus de la voie... il s'agit bien d'un train à vapeur. On n'a pas trop l'habitude de voir ça donc on était assez impressionnés, surtout quand la fumée a commencé à sortir de la locomotive et qu'on a entendu le fameux "tchou-tchouuuu".

La locomotive à vapeur ! Et derrière, il y a 14 wagons !
A l'intérieur c'est très confortable. Le train est plein, c'est une vraie attraction touristique ! On peut commander à boire ou à manger, et régulièrement, des groupes de musique colombienne viennent faire l'animation !

Intermède musical avec chant, trompette, tambour, accordéon.
Les colombiens reprennent en choeur et applaudissent !
Au début, le train allait à 10km, on se demandait même si on n'aurait pas mieux fait d'y aller en marchant. Mais petit à petit, il a acceleré jusqu'à environ 50km, la vitesse idéale pour pouvoir profiter pleinement du paysage.

Lors de la traversée de Bogotá, on a été un peu choqués par la misère qu'on voyait. Le long de la voie, il y avait des gens qui dormaient dans l'herbe au milieu des déchets, certains avait construit des abris misérables sous des bâches en plastique. Je ne sais pas comment c'est possible que des gens se retrouvent à vivre dans de telles conditions, quand on pense à tout le luxe et la richesse qu'on cotoie tous les jours à l'université...
Plus loin, il y avait des sortes de bidonvilles, c'était triste à voir aussi.

A propos des inégalités...
On est toujours assez choqués par les contrastes et les inégalités, c'est "trop" d'un côté comme de l'autre. A l'université, on a du mal à se sentir à l'aise avec les gosses de riches qui baladent leurs Mac et leurs Ipad, qui vivent dans les quartiers surprotégés du nord et ont peur de faire un pas dans la rue. La population colombienne est classée par "estratos", ce sont des classes socioéconomiques qui vont de 1 (très pauvre) à 6 (très riche). On ne s'en rend pas trop compte, mais il existe une sorte de ségrégation par rapport à ces classes même à l'université. Dim a rencontré un étudiant colombien boursier la semaine dernière qui lui expliquait qu'il n'avait pas d'amis à l'université car il n'appartient pas à une assez bonne classe... La mentalité ne nous correspond pas trop. Et quand on voit des gens vivre dehors dans la misère la plus complète, on se demande comment l'état colombien peut ne pas réagir face à ça. Il devrait tout de même être possible de répartir les richesses plus équitablement...



Revenons en au train. Nous nous sommes peu à peu aventurés dans la campagne colombienne avec des arrêts fréquents pour remplir les réservoirs d'eau, pour les contrôles de police, pour je-ne-sais-quoi-d'autre... Tout le long du trajet, les gens dehors nous faisaient des grands sourires, des gestes de la main, certains filmaient même le passage du train ! C'est vraiment quelque chose d'exceptionnel ici !

En se penchant entre deux wagons en route,
on peut prendre de jolies photos !
On est arrivés à Zipaquirá à 11h30. De là, on a pris un bus pour grimper jusqu'à la cathédrale.

La cathédrale a été construite à l'intérieur des mines de sel de Zipaquirá. Elle a d'abord été construite par des mineurs dans les années 50, puis a été fermée au début des années 90 pour risque d'effondrement. La cathédrale telle qu'on la visite actuellement a été imaginée par un architecte de Bogotá.

A l'intérieur, c'est très sombre, on ne voit presque pas où on marche ! On avance d'abord dans un tunnel qui symbolise le chemin de croix. Dans les renfoncements, il y a de grandes croix illuminées de lumière.

Un autel dans un renfoncement.
Il faut ensuite descendre pour accéder aux nefs de la cathédrale. Les plafonds sont très hauts et joliment éclairés. Tout est très sobre, il y a quelques statues mais très peu. L'ambiance créée est originale, mais la pénombre rend le lieu un peu oppressant, claustrophobes s'abstenir !

On trouve plein de petits passages mystérieux !
Dans la première nef, il y a une messe dans un renfoncement.
Le plafond de sel change de couleur selon les illuminations.
Une crèche grandeur nature.
Une grande cascade de sel !
La nef centrale.
Près de la sortie, on trouve des boutiques qui vendent beaucoup de bijoux et de statues religieuses.
On n'a eu qu'une heure pour visiter car on devait reprendre le bus pour se rendre dans la petite ville de Cajicá, où nous avons pris un bon déjeuner. A cette occasion, j'ai gouté du manioc (appelé "yuca" ici) et j'ai trouvé ça très bon !

Il était ensuite temps de reprendre le train pour Bogotá. Nous étions tous assez fatigués et le trajet est passé très vite... Nous sommes arrivés vers 17h30.

Voilà pour nos aventures de ce dimanche ! Et au passage, une très bonne nouvelle : demain nous avons enfin internet à la maison ! 

vendredi 2 septembre 2011

A propos des commentaires

Je voulais juste dire que j'ai changé les paramètres du blog pour les commentaires, je ne savais pas que c'était aussi difficile d'en mettre ! Il suffit désormais de choisir le profil "Nom/URL" et de taper son nom.
Bon weekend à tous, je vous ferai un résumé de notre escapade à Zapaquirá en début de semaine prochaine !