jeudi 22 décembre 2011

Santa Marta et Ciudad Perdida (1)

Retour en France oblige, j’ai un peu trainé à écrire cet article ! Mais il ne fallait pas désespérer, car voici la suite de mes aventures en Colombie : la découverte de la côte caraïbe ! Cette fois encore, il y aura deux articles car j'ai beaucoup de choses à raconter.

Je n’avais qu’une semaine de vacances entre la fin de mon semestre et mon retour, le choix de la destination n’a donc pas été facile. Finalement, l’appel du soleil et de la mer a été le plus fort et je me suis donc envolée vers Santa Marta à la rencontre des "costeños" (habitants de la côte).


Santa Marta

Santa Marta est la capitale du département de Magdalena situé au nord de la Colombie. 
On dit que c’est la première ville à avoir été fondée par les espagnols en Amérique du Sud, au 16e siècle. Aujourd’hui, c’est un port très important en Colombie, et une grande ville (environ 500 000 habitants) où le tourisme se développe de plus en plus.



Je suis arrivée dans la matinée à Santa Marta le vendredi 2 décembre. Un pur bonheur de retrouver la chaleur (33°C !) et le soleil après deux mois passés à Bogota ! Sur les recommandations de ma colloc française, Lola, j’ai posé mes affaires dans un bon vrai hôtel de voyageurs, 4€ la nuit dans une chambre seule avec toilettes et douche, plus économique y'a pas !

Avec un grand ventilateur au plafond,
une chambre basique mais complète !

Après avoir enfilé la panoplie tongs + short + débardeur + lunettes de soleil, je me suis aventurée dans les ruelles à la découverte de la ville. Mon hôtel se trouvait tout près du bord de mer, mais j’ai été un peu déçue de voir que la plage ne ressemblait pas aux longues plages paradisiaques des cartes postales : pas très propre, beaucoup de bateaux amarrés, ça donnait pas trop envie de se baigner !

La plage de Santa Marta, pas vraiment bondée... 
Le bord de mer est bien aménagé, avec une jolie promenade et une longue jetée en pierre.

Un peu plus loin, on trouve le port de plaisance.
La petite île avec un phare servait de prison autrefois.

Je pensais trouver de grands complexes hôteliers mais je n’en ai pas vu un seul. A vrai dire, il n’y avait pas de grosse ambiance au bord de la mer, c’était très calme, les ruelles quasi désertes… J’ai décidé de m’orienter vers le centre ville pour trouver un peu plus d’animation !

Les voitures circulent sur de grandes avenues... quasiment vides !
Remarquez la jolie maison coloniale de l'autre côté de la rue,
qui contraste pas mal avec le bâtiment très moderne derrière.

Comme les gens sont très serviables (et pour les garçons, très dragueurs !), on m’a rapidement indiqué la place Bolivar et la cathédrale, où se trouve la tombe de Simon Bolivar lui-même, puisqu’il a fini sa vie à Santa Marta. 

Au centre de la place Bolivar, il y a un très joli parc.
Et voici donc la cathédrale !

En continuant un peu plus loin, je suis tombée sur la rue principale de la ville, pleine de colombiens en séance shopping. Il y a des magasins des deux côtés de la rue, principalement de chaussures et de vêtements, plus des petits marchants ambulants de chaque côté qui vendent de tout et n’importe quoi (entre autres, des dinosaures en plastique et des cornets de pop-corn à l’effigie de la Vierge Marie). Dans les rues perpendiculaires, on trouve des petits marchés de fruits et légumes ou d’artisanat.

La rue principale, qui parait un peu déserte comme ça,
mais il y avait beaucoup de piétons sur les trottoirs.
Un marché quelque peu bordélique dans une rue adjacente.
Un autre marché un peu plus loin. C'est plein de couleurs !

Je me suis mise en quête d’un restaurant en regardant les bonnes adresses dans le Petit Futé. Malheureusement, tous les restaurants conseillés étaient fermés ou n’existaient plus, j’ai donc choisi au hasard une petite brasserie dans une jolie rue étroite, où j’ai dégusté une délicieuse arepa (galette de mais au fromage) végétarienne avec un bon smoothie pour me rafraîchir !

Une ruelle étroite pleine de bons restaurants, je suis bien tombée !
Arepa avec des frijoles et du queso crema : muy muy colombiano !

J’ai passé le reste de l’après-midi à me balader tranquillement dans la ville pour apprécier son ambiance tranquille et détendue. Personne ne semble pressé, les gens s’arrêtent tous pour discuter, ils trainent aux terrasses des cafés, se promènent en famille ou en groupe d’amis. C’est en fait une ambiance assez bizarre, comme dans une station balnéaire sauf que personne n’est en vacances, les gens vivent vraiment comme ça…

J’ai fait un petit tour au supermarché pour acheter de quoi manger le soir. J’ai trouvé des palets bretons et comme j’hésitais entre des pâtes et du riz, j’ai choisi… des pâtes en forme de riz ! Ils sont fous ces colombiens ! 

Ils ont du arriver par la mer, ces palets bretons...

Quand la nuit est tombée, j’ai pu admirer la qualité (et quantité !) des illuminations de Noël, je n’ai jamais vu ça de toute ma vie ! Mais il faut bien avouer que Noël avec 30°C dans l'air, ça me semblait pas très convaincant !

Sur la place Bolivar, un grand sapin de Noël !
Les illuminations sont vraiment féeriques !
Ce sont de faux arbres en fait... ça rend super bien !
Le long de la plage, c'est carrément DisneyLand Paris.
Un petit ange qui joue de la trompette.

De retour à l’hôtel, j’ai organisé la suite de mon séjour avec Jairo, le patron. Au programme : un trek de 5 jours dans la jungle pour atteindre la fameuse cité perdue (la "ciudad perdida") des indiens Tayronas. Cette randonnée attire de nombreux étrangers et l’organisation est donc bien rodée. On m'a donné un plan du parcours et une liste d'objets à emporter (répulsif à moustiques, kit de premier secours, lampe torche...).

J’ai trié mes affaires pour ne garder que le strict minimum puis je suis allée me coucher tôt pour être en pleine forme le lendemain matin.


Caminata hacia la Ciudad Perdida

Voici un schéma de la zone, qui montre le chemin à parcourir avec les différents campements :























Jour 1

J’ai quitté Santa Marta à 9h du matin pour un trajet de trois heures en jeep vers le petit village d’El Mamey. On a poussé un peu la voiture pour qu’elle démarre… et c’est parti ! Le trajet a été l’occasion de rencontrer mes premiers compagnons de voyage (allemands, suisse et sri-lankais !) et d’observer le bordel organisé des routes colombiennes. 
Ca ressemble à nos routes de campagne, sauf qu’on y roule à 110 km (malgré les panneaux de limitation à 30). Le long de la route, on trouve des piétons, des vélos, des ânes, des bébés à quatre pattes, plein de petites boutiques qui bordent la route sans trottoir ni rien ! Les conducteurs ne tolèrent aucune perte de temps et n’hésitent pas à doubler dans les virages ou les montées, évidemment les ceintures de sécurité n’existent pas et j’ai préféré considérer que tout ceci était normal pour ne pas trop stresser.

A mi-chemin, on s’est arrêté dans un petit village le long de la route et j’en ai profité pour prendre cette photo d’un incroyable étalage de fruits et légumes !

Oranges, papayes, mangues, pastèques et autres fruits inconnus au bataillon !

A ce moment-là, on a quitté la grande route pour s’aventurer sur un petit chemin de montagne plein de cailloux, bosses et crevasses, on a été bien secoués et on a compris l’intérêt du 4x4 ! Précisons que nous étions 12 à bord : 3 devant, 3 au milieu, 4 dans le coffre et 2 sur le toit !

Le massif montagneux s’appelle la Sierra Nevada, et on y trouve les deux pics les plus élevés en Colombie : le mont Christophe Colomb et le mont Simon Bolivar, qui culminent tous deux à 5 775 m d’altitude. Situé tout près de la mer (50 km), il s’agit du plus haut massif côtier du monde. La zone est relativement dépeuplée, mais un certain nombre de tribus indigènes y habitent encore et y conservent leur mode de vie ancestral.

Le gouvernement colombien a fait le choix de protéger les populations locales et le patrimoine archéologique et naturel. De ce fait, il faut payer des droits d’entrée importants depuis quelques années, dans le but de limiter le nombre de visiteurs.

C'est la petite maison qui marque l'entrée du site,
il faut payer pour aller plus loin.
"The best trek in South America", on n'est pas venu pour rien !

Arrivés à El Mamey, nous avons fait connaissance avec le reste de la troupe : une vingtaine d’étrangers, principalement européens, quatre guides, un cuisinier et deux mules pour transporter la nourriture. Après un bon repas, on a recouvert nos sacs à dos de sacs poubelle pour les protéger de la pluie qui menaçait, mis nos chaussures de marche (pour ma part, des imitations de Converse péruviennes achetées 10€ la veille) puis on a attaqué la marche.

Mes "Acero Star", encore toutes propres et sèches.
Elles ont tenu le coup jusqu'au bout, j'étais impressionnée !
Le début du chemin...

Au total, la distance entre la Ciudad Perdida (notre destination finale, donc) et El Mamey est de 23km. La plus grande différence de dénivelé est de 700m. Cependant, le chemin ne cesse de monter et descendre tout du long, et nous avons commencé cette première journée par une montée de 500m de dénivelé qui a duré 1h30, voilà qui réveille les muscles ! 
Nous avons fait plusieurs pauses pour déguster de bonnes oranges et pastèques pour nous rafraichir, avant de forcer la marche quand il s’est soudainement mis à pleuvoir à torrents ! De toute façon, on était déjà trempés après la traversée jusqu’aux cuisses d’un torrent au début du chemin.

Pause "oranges", avant d'entamer la montée.
Il y a des gens qui vivent là, loin de tout !


Nous sommes arrivés à la tombée de la nuit (vers 17h30) au premier campement, bien humides et couverts de boue. Le campement est composé d’un coin dortoir avec une quarantaine de hamacs et moustiquaires, d’un coin salle de bains avec douches à l’eau de pluie et toilettes et d’un coin cuisine où notre cuisinier et nos guides se sont affairés pour nous mitonner un bon dîner. Pendant ce temps, on s’est douché et changé : un jeu de fringues mouillées pour la journée et un jeu de fringues sèches pour la nuit, c’est comme ça que l'on a tenu les cinq jours !
Chaque hamac a une moustiquaire et une couverture car il fait frais et humide la nuit.
Ce n'est pas super confortable car il faut dormir sur le côté pour pouvoir rester à l'horizontale.
Mais ça fait partie de l'aventure !
La cuisine, bien équipée, au beau milieu de la jungle !
Toilettes et lavabo avec eau courante. Ce n'est pas l'eau qui manque dans ces montagnes !
On a mis les pieds sous la table...

... et on nous a servi un dîner royal !

J’ai été agréablement surprise par la qualité du repas qu’on nous a servi, vraiment copieux et délicieux ! Ca a été le cas tout au long du trek et ça changeait de ce que j’avais connu en Amazonie ! Après une courte veillée, je suis allée me coucher car le réveil s’annonçait très matinal !

La suite des aventures arrive la semaine prochaine ! Feliz Navidad a todos !

vendredi 25 novembre 2011

Usaquén, la promenade du dimanche


Un petit message pour fêter les 2000 visites sur mon blog (merci !!) et raconter ma journée de dimanche dernier. Pour me détendre de ma semaine de partiels, j'ai décidé de ne pas travailler et d'aller découvrir un joli quartier de Bogotá, Usaquén.

C'est tout là-haut sur la carte de Bogotá !
Usaquén était au départ un petit village au nord de Bogotá, qui s'est retrouvé dévoré par l'expansion fulgurante de la capitale au 20e siècle. 

Par chance, le centre du quartier a conservé ses belles maisons coloniales qui contrastent agréablement avec les bâtiments modernes et moches des quartiers du nord. 

Certains appellent Usaquén "la Candelaria du Nord" (la Candelaria étant, pour rappel, le centre historique de Bogotá où j'habite). Et comme les jolis quartiers attirent naturellement les gens artistiquement inspirés, Usaquén est particulièrement réputé pour ses marchés d'artisanat qui ont lieu le dimanche. Une autre bonne raison d'y faire un tour !



Je suis partie dimanche matin avec mon ciré sur le bras (il pleut toutes les aprèm depuis 2 semaines, donc...) et direction la station de Transmilenio (le bus). Comme je ne savais pas très bien comment arriver à Usaquén, j'ai demandé mon trajet aux employés de la station qui ne semblaient pas mieux renseignés ("Usaquén... c'est au sud ça non ?"). En bref, je me suis retrouvée à l'autre bout de la ville et j'ai mis deux heures à trouver le bon arrêt, la galère !

Ensuite, j'ai marché une trentaine de minutes au milieu d'une zone commerciale et résidentielle, plutôt agréable à vrai dire car le dimanche toutes les familles bogotanaises sont de sortie. Les routes sont fermées aux voitures alors ils font du vélo, du skate, du roller, ou bien ils se baladent tranquillement.

Les vitrines des magasins m'ont rappelé que Noël approche, on ne lésine pas sur les décorations ici !

Il ne manque plus que le petit Jésus...

En arrivant à Usaquén, je suis tombée net sur un très joli centre commercial. Après quelques recherches sur internet j'ai appris qu'il s'agit en fait d'une ancienne "hacienda", une grande propriété entourant les terres agricoles d'un seigneur. Celle-ci date du 18e siècle.

Ca, c'est du centre commercial comme on n'en fait plus !

L'intérieur est vraiment joli, l'architecture rappelle celle de Villa de Leyva. Le centre commercial est assez grand et on y trouve des magasins beaucoup plus luxieux que dans la Candelaria, car les quartiers du nord sont des quartiers riches.

Ces murs tous blancs, ça me donne une impression de vacances...
Le coin bars/restaurants.
A l'intérieur, c'est très moderne et bien décoré !
J'ai même trouvé un magasin de cosmétiques bios !!
Mais c'était fermé.
 
Le Louvres local.
Un patio avec de jolis parterres d'hortensias.

En sortant du centre, j'ai trouvé plusieurs jolis marchés d'artisanat. On y vend principalement des bijoux, mais aussi des sacs, des vêtements ou des herbes médicinales. Tout paraissait vraiment authentique, pas comme les marchés de la Candelaria et leur artisanat "made in China". J'ai vu de très belles choses et j'ai ramené des boucles d'oreilles, pour le souvenir...

Un premier marché à la sortie du centre commercial.
Ce genre de broderies multicolores semble typique de l'artisanat sudaméricain.

Un autre marché un peu plus loin, près d'une jolie maison.

Ma visite s'est terminée par une balade dans le quartier : beaucoup de magasins d'art très originaux et de restaurants comme à Villa de Leyva, c'était vraiment dépaysant. Un joli endroit qui a su garder du caractère au milieu de cette grande ville folle...


Une jolie maison coloniale.
Un sapin bleu géant (?) à côté de la statue de Simon Bolívar.
Le plus gros budget de Bogotá après la police,
c'est les décorations de Noël.
C'est coloré.

Et le top du top : il n'a même pas plu ce jour là !


Les manifs, une spécialité française ?

C'est ce que je pensais jusqu'au mois d'octobre... et la terrible réforme de la loi 30.
A ce que j'ai compris: le gouvernement essaye de faire passer une loi pour que les établissements de l'éducation supérieure soit subventionnés par des organismes privés (genre Coca-Cola, McDonald's...) afin  que les études coutent moins chères et soient plus accessibles.
Ca ne plait pas trop aux étudiants qui manifestent toutes les semaines en bloquant les transports en communs (déjà pas très efficaces...), en tagant les murs et en traumatisant les pauvres commerçants qui ferment leurs magasins au milieu de l'aprèm (et je fais comment pour faire mes courses, moi ?).
Plus sérieusement, je ne pense pas non plus que ce soit une bonne idée d'avoir recours aux fonds privés, l'éducation n'est pas censée avoir un but lucratif. 

Une petite photo d'une manif hebdomadaire.

Bientôt les vacances...

Je dois rester à Bogotá jusqu'au 1er décembre pour cause de présentations et devoirs à rendre. Ensuite, je vais partir faire un tour sur la côte caraïbe à la découverte de Cartagena, la plus belle ville de Colombie dit-on, puis Santa Marta d'où j'espère pouvoir faire un trek vers la fameuse ville perdue des indiens Tayronas ("la ciudad perdida"), plus vieille que Machu Picchu !