lundi 5 septembre 2011

La cathédrale de Zipaquirá

Hier, on a enfin décidé d'aller visiter la fameuse cathédrale de sel de Zipaquirá, élue "première merveille de Colombie" par le peuple colombien. Et pas n'importe comment, en train, oui oui ! Le "tren turístico de la Sabana" est une rareté, le train n'existant quasiment pas en Colombie. Raison de plus pour le tester !
On s'est donc levé à 6h30 du matin et avons retrouvé les voisins une heure plus tard, afin de partir tous ensemble à la gare de la Sabana. Après un trajet en taxi plus ou moins agréable (chauffeur pas très content de bosser le dimanche et qui tente d'arnaquer les touristes) on a enfin découvert à quoi ressemble ce fameux train !

Surprise, pas de cable électrique au dessus de la voie... il s'agit bien d'un train à vapeur. On n'a pas trop l'habitude de voir ça donc on était assez impressionnés, surtout quand la fumée a commencé à sortir de la locomotive et qu'on a entendu le fameux "tchou-tchouuuu".

La locomotive à vapeur ! Et derrière, il y a 14 wagons !
A l'intérieur c'est très confortable. Le train est plein, c'est une vraie attraction touristique ! On peut commander à boire ou à manger, et régulièrement, des groupes de musique colombienne viennent faire l'animation !

Intermède musical avec chant, trompette, tambour, accordéon.
Les colombiens reprennent en choeur et applaudissent !
Au début, le train allait à 10km, on se demandait même si on n'aurait pas mieux fait d'y aller en marchant. Mais petit à petit, il a acceleré jusqu'à environ 50km, la vitesse idéale pour pouvoir profiter pleinement du paysage.

Lors de la traversée de Bogotá, on a été un peu choqués par la misère qu'on voyait. Le long de la voie, il y avait des gens qui dormaient dans l'herbe au milieu des déchets, certains avait construit des abris misérables sous des bâches en plastique. Je ne sais pas comment c'est possible que des gens se retrouvent à vivre dans de telles conditions, quand on pense à tout le luxe et la richesse qu'on cotoie tous les jours à l'université...
Plus loin, il y avait des sortes de bidonvilles, c'était triste à voir aussi.

A propos des inégalités...
On est toujours assez choqués par les contrastes et les inégalités, c'est "trop" d'un côté comme de l'autre. A l'université, on a du mal à se sentir à l'aise avec les gosses de riches qui baladent leurs Mac et leurs Ipad, qui vivent dans les quartiers surprotégés du nord et ont peur de faire un pas dans la rue. La population colombienne est classée par "estratos", ce sont des classes socioéconomiques qui vont de 1 (très pauvre) à 6 (très riche). On ne s'en rend pas trop compte, mais il existe une sorte de ségrégation par rapport à ces classes même à l'université. Dim a rencontré un étudiant colombien boursier la semaine dernière qui lui expliquait qu'il n'avait pas d'amis à l'université car il n'appartient pas à une assez bonne classe... La mentalité ne nous correspond pas trop. Et quand on voit des gens vivre dehors dans la misère la plus complète, on se demande comment l'état colombien peut ne pas réagir face à ça. Il devrait tout de même être possible de répartir les richesses plus équitablement...



Revenons en au train. Nous nous sommes peu à peu aventurés dans la campagne colombienne avec des arrêts fréquents pour remplir les réservoirs d'eau, pour les contrôles de police, pour je-ne-sais-quoi-d'autre... Tout le long du trajet, les gens dehors nous faisaient des grands sourires, des gestes de la main, certains filmaient même le passage du train ! C'est vraiment quelque chose d'exceptionnel ici !

En se penchant entre deux wagons en route,
on peut prendre de jolies photos !
On est arrivés à Zipaquirá à 11h30. De là, on a pris un bus pour grimper jusqu'à la cathédrale.

La cathédrale a été construite à l'intérieur des mines de sel de Zipaquirá. Elle a d'abord été construite par des mineurs dans les années 50, puis a été fermée au début des années 90 pour risque d'effondrement. La cathédrale telle qu'on la visite actuellement a été imaginée par un architecte de Bogotá.

A l'intérieur, c'est très sombre, on ne voit presque pas où on marche ! On avance d'abord dans un tunnel qui symbolise le chemin de croix. Dans les renfoncements, il y a de grandes croix illuminées de lumière.

Un autel dans un renfoncement.
Il faut ensuite descendre pour accéder aux nefs de la cathédrale. Les plafonds sont très hauts et joliment éclairés. Tout est très sobre, il y a quelques statues mais très peu. L'ambiance créée est originale, mais la pénombre rend le lieu un peu oppressant, claustrophobes s'abstenir !

On trouve plein de petits passages mystérieux !
Dans la première nef, il y a une messe dans un renfoncement.
Le plafond de sel change de couleur selon les illuminations.
Une crèche grandeur nature.
Une grande cascade de sel !
La nef centrale.
Près de la sortie, on trouve des boutiques qui vendent beaucoup de bijoux et de statues religieuses.
On n'a eu qu'une heure pour visiter car on devait reprendre le bus pour se rendre dans la petite ville de Cajicá, où nous avons pris un bon déjeuner. A cette occasion, j'ai gouté du manioc (appelé "yuca" ici) et j'ai trouvé ça très bon !

Il était ensuite temps de reprendre le train pour Bogotá. Nous étions tous assez fatigués et le trajet est passé très vite... Nous sommes arrivés vers 17h30.

Voilà pour nos aventures de ce dimanche ! Et au passage, une très bonne nouvelle : demain nous avons enfin internet à la maison ! 

2 commentaires:

  1. J'hésite comment tu vas revenir...

    - religieuse fervente qui fera le tour des cathédrales et partira à pied pour Compostelle

    - communiste qui militera pour la lutte des classes

    On a hâte de voir la suite...

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  2. jolala de Ker-olympe7 septembre 2011 à 02:12

    Les images sont belles et dégagent une certaine solennité.
    Des voyages qui vous font réfléchir sur les inégalités du monde, vous allez revenir tout transformés, les jeunes !!
    N'oublie pas de lister tous les endroits où tu as vu des statues afin de nous rapporter la plus belle.
    Bisous

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