samedi 7 avril 2012

Semana Santa - Barichara et Guane

J'ai pas mal hésité par rapport à ma destination de vacances, car je me doutais bien que ça serait ma dernière semaine de voyage possible avant mon retour en Europe. Et il y a tellement de choses à voir en Colombie et en Amérique du Sud que le choix a été difficile ! Finalement, j'ai préféré rester en Colombie pour découvrir un peu plus mon pays d'accueil et tous les endroits incroyables dont parle le Petit Futé ! (il aura été bien rentabilisé celui-là !)

Mon planning de voyage, très serré, a donc été le suivant : 
Bogotá --bus--> San Gil  --bus--> Mompós  --bus--> Carthagène  --avion--> San Andrés.

Mon périple vers le grand Nord !
En route pour San Gil !

Le voyage a commencé vendredi 30 mars au soir avec un trajet chaotique en buseta (petit bus qu'on arrête dans la rue) vers le terminal de transport de Bogotá. J'avais choisi de ne pas prendre de taxi pour des raisons économiques mais il m'a fallu plus d'une heure de trajet pour y arriver, heureusement que j'avais de la marge !

La plupart des colombiens étant en vacances pendant la semaine sainte, le terminal était bondé ! J'espérais pouvoir négocier le prix du trajet mais j'ai vite compris que ce ne serait pas possible. Les deux premières compagnies m'annoncent que leurs trajets vers San Gil sont complets, je commence à flipper... Mais finalement, je trouve un billet pour un départ quasi imminent, ouf ! J'ai quand même eu le temps de prendre quelques photos du terminal pour vous montrer à quoi il ressemble. Il est en fait composé de trois terminaux qui desservent différentes zones du pays, avec une grande salle où on peut acheter les billets aux guichets des compagnies, puis des salles d'embarquements où on attend le départ des bus. Sans plaisanter, le terminal de bus est au moins aussi grand que l'aéroport de Bogotá !

Il y a la queue devant les guichets, jamais vu ça !
La salle d'embarquement où tout le monde attend patiemment son départ,
plus ou moins ponctuel !
En attendant, on peut faire un petit tour dans une des 50 boutiques
qui vendent exactement les mêmes friandises.
Oui oui, exactement les mêmes.
Regardez aussi à quoi ressemble une boulangerie colombienne, avec le pain dans la vitrine !
Parce que le PQ n'est pas fourni dans les toilettes,
il fallait bien un distributeur !

Mon bus est quasiment parti à l'heure (22h). Le conducteur s'est présenté : "Bonjour, je suis Nelson, (et tout le monde de répondre "Bonjour Nelson !") c'est moi qui vais vous conduire, n'hésitez pas à me demander si vous avez besoin de quoi que ce soit, bla bla bla...". Comme dans tous les trajets en bus en Colombie, on a eu le droit à la climatisation à fond histoire de bien se les peler alors qu'il fait bon dehors... Les colombiens sont habitués alors ils apportent tous des grosses couvertures avec eux, mais j'avoue que je comprends pas trop l'intérêt de la manoeuvre. Autre truc typique : le film à deux balles avec plein d'explosions et de mecs bodybuildés, cette fois c'était "GI Joe". Ca m'a motivée pour dormir !

Le trajet s'est passé sans encombres, à part le froid et le mal d'oreille dû au changement d'altitude puisque San Gil est situé à 1100m d'altitude (Bogotá à 2600m, pour rappel).
Je dormais paisiblement quand Nelson a annoncé notre arrivée à San Gil. Il faisait encore bien nuit et un bref coup d'oeil à mon téléphone m'a indiqué qu'il était 3h40 du matin ! Le trajet a été bien plus rapide que prévu ! J'ai commencé à flipper en me retrouvant seule au beau milieu de la nuit dans cette ville inconnue. Avec mon allure de backpacker, je risquais d'attirer tous les malotrus colombiens en quête de petites françaises à martyriser !
Bon finalement, j'ai rencontré pas mal de gens dans la rue (lève-tôts ou couche-tards ?) qui étaient tous prêts à m'aider à trouver mon hostel, le Macondo (très bon hostel soit dit en passant). J'imagine que c'est la vie à Bogotá qui me rend un peu parano...
A 4h du mat, j'ai donc réveillé le réceptionniste de l'hostel qui devait dormir très profondément vu son degré de réaction. Et après avoir rempli le registre de l'hostel, j'ai pu prolonger paisiblement la nuit dans mon dortoir !


San Gil est une ville de 44000 habitants située sur la rive de la rivière Fonce, dans le département du Santander. Grâce à l'altitude de 1100m, il y règne une température annuelle idéale de 25°C ! Et pour ce que j'en ai vu, il ne pleut que la nuit !
L'agriculture est très développée dans le Santander, notamment la culture des fruits (miam !) que l'on peut acheter à tous les coins de rue. Mais grâce à son exceptionnelle situation au milieu des collines andines, la principale activité de la ville est devenue le tourisme et en particulier les sports extrêmes : rafting, kayak, spéléologie, parapente, on vient à San Gil pour avoir des sensations fortes !


Jour 1 (Samedi) : Petite promenade de santé

Je me suis réveillée un peu trop tard samedi matin pour pouvoir m'inscrire aux activités proposées par l'hôtel et j'ai donc opté pour mon option de secours : une petite balade à Barichara et Guane, deux villages coloniaux près de San Gil chaleureusement recommandés par le Petit Futé et a fortiori par la mère de mon coloc Ricardo ("Il faut absoooooooolument que tu ailles à Barichara !!" Ok ok !).

Je suis donc partie jusqu'au centre de San Gil pour prendre une buseta vers Barichara. En négligeant d'emporter ma crème solaire parce qu'il y avait quelques nuages dans le ciel et que de toute façon, je n'avais pas de longue exposition au soleil prévue.


Barichara est une petite bourgade de 8000 habitants à laquelle on accède en une demi-heure de transport parmi les collines boisées. Elle a été fondée au tout début du 18e siècle à l'endroit où un paysan aurait eu une apparition de la vierge Marie. L'église s'appelle d'ailleurs "iglesia de la Inmaculada Concepción". Pour sa superbe architecture coloniale, Barichara est classée monument national de Colombie.
Officiellement, c'est un village touristique avec pas mal de restaurants et magasins d'artisanat, mais les rues étaient plutôt désertes donc je me demande de quoi vivent ces gens ! Après avoir poursuivi les moineaux fluorescents sur la place, je me suis baladée tranquillement dans les jolies rues pavées à la découverte des belles maisons coloniales et de leurs jardins fleuris.

Un peu transgéniques ces moineaux !
L'église sur la place principale. Admirez la couleur du ciel !
La place est joliment pavée et bordée de superbes maisons coloniales.
Le ciel... on dirait une image de studio !
L'intérieur de l'église est vraiment magnifique.
Les fleurs sont là, j'imagine, pour la semaine sainte.
Pas un chat dans les rues...
Je croise le regard de quelques mamies colombiennes qui m'épient avec curiosité
depuis l'intérieur des maisons !
Avec la voiture, une vue plutôt pittoresque !
Toujours ces maisons peintes en vert.
Il y a de la vie quand même !
Une petite chapelle située sur les hauteurs de la ville.
La campagne s'étend partout autour de la ville.

Le Petit Futé indique qu'on peut rejoindre le village de Guane à pied depuis Barichara et que la balade vaut le coup d'oeil ! Renseignements pris auprès de la population locale, le sentier existe bien : il s'agit du chemin royal des indiens Guane qui a été reconstruit par un allemand au 19e siècle. Dit comme ça, ça en jette un peu !

L'entrée du chemin royal est indiquée par une stèle.

Le sentier fait 9km de long et on m'indique qu'une heure et demie de marche suffit pour atteindre Guane. C'est parti !


Le chemin est entièrement pavé et descend le long des collines avant de se perdre dans des paysages charmeurs et bucoliques. On y croise lézards géants, papillons de toutes les couleurs et oiseaux aux chants mélodieux. Ainsi qu'un animal non identifié (oiseau, insecte ?) qui pousse un cri ressemblant étrangement à une alarme incendie.

Une vue impressionnante sur les collines avoisinantes !
Une grande mouche bleue...
décidément ils aiment les animaux colorés à Barichara !
Il est là, dans les hautes herbes, le lézard géant ! (il mesurait bien 30cm de long)
Le chemin descend en pente plutôt raide.

Comme j'étais en tongs, j'avançais à deux à l'heure dans les descentes pour ne pas me casser la figure. Le soleil a fait son apparition entre les nuages et commencé à frapper sournoisement mes petites épaules découvertes.

Arbres, prairies, chèvres... C'était vraiment très paisible et joli.

Un mignon petit pré derrière le muret en pierre qui borde le chemin.
"Ce petit chemin, qui sent la noisette..."
Une variété de saule-pleureur colombienne.

Oiseaux, arbustes, petit ruisseau... Personne sur le chemin, j'avais l'impression d'être seule au milieu de la nature. J'ai commencé à me faire attaquer par des moustiques géants, premières piqûres des vacances !


Toujours les collines.
Traversée d'un petit ruisseau
autour duquel se regroupent tous les oiseaux pour chanter !
Un de ces nombreux oiseaux à queue blanche que j'ai enfin réussi à photographier !
Vision un peu désertique et toujours personne sur le chemin...

Arbres, papillons, soleil qui tape...

Deux papillons qui se font des bisous sur une bouse de vache.
Un témoignage de vie humaine, enfin !
Mais la marche n'est toujours pas finie...

Après deux heures de marches, j'ai commencé à me demander si j'étais bien sur le bon chemin. Le soleil frappait super fort et grande maligne que je suis, je n'avais ni crème solaire ni bouteille d'eau. Après une énième série d'arbustes et papillons, j'ai aperçu la silhouette de quelques maisons se profiler entre les arbres. Et c'est avec l'impression étrange d'être une aventurière qui découvre un village inconnu que je suis arrivée à Guane.

Les toits en tuiles rouges apparaissent entre les arbres,
un retour à la civilisation appréciable !

Guane porte le nom des indigènes Guanes qui vivaient dans le Santander. Le village a été fondée au début du 17e siècle par les espagnols. On en fait le tour en à peine 5 minutes à pied, c'est tout petit !

Une ruelle de Guane.
Et voici la place principale, très fleurie !
L'église et une petite fille trop chou devant.
Les statues sont habillées et fleuries pour la semaine sainte.
Des magasins d'artisanat en panne évidente de visiteurs !
On reconnait l'architecture coloniale proche de celle de Barichara.

Le principal point d'intérêt du village est son musée paléontologique et anthropologique. Une charmante madame fait la visite et présente d'abord une grosse collection de fossiles retrouvés dans la région (des ammonites en majorité). Ensuite, deux salles sont consacrées aux indiens Guanes avec de nombreux objets de la vie courante trouvés lors de fouilles archéologiques.

Le musée du village.


A propos des Guanes :
Ils étaient grands et avaient la peau blanche, certains anthropologues avancent qu'ils descendaient des vikings (si si) ! Ils pratiquaient principalement l'artisanat de poteries. D'humeur plutôt pacifiste, ils ont tenté de cohabiter avec les espagnols avant d'entrer en guerre. Comme les Tayronas (cf article sur Ciudad Perdida), ils furent décimés rapidement par les combats et maladies apportées par les espagnols.


Sur la place principale, un monument
en l'honneur d'un cacique Guane (chef de la tribu).

Après un dernier petit tour sur la place de Guane, il était temps de rentrer à San Gil pour me reposer de cette première journée de vacances plutôt sportive ! 

La nuit tombe sur Guane en même temps
que le vent se lève,  je commence à grelotter !

Au retour à l'hostel, coup d'oeil dans le miroir pour admirer les dégâts : j'ai les épaules et le décolleté merveilleusement cramés, avec des traces de bronzages totalement ridicules (la lanière de l'appareil photo...). Ça commence mal !

Dans la cuisine de l'hostel, j'ai fait la rencontre d'une famille canadienne en voyage en Amérique du Sud. De passage à San Gil depuis plus d'une semaine, ils m'ont fait le compte rendu de toutes les activités sportives qu'ils ont testées, ce qui m'a donné quelques idées...


8 commentaires:

  1. Quel suspense !!!!
    En tant que mère, j'espère sincèrement que tu vas trouver ton hötel...
    J'attends la suite avec impatience,
    Bisous

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  2. Si j'écris dans mon blog, c'est au moins que je suis toujours vivante. Ca casse un peu le suspense, c'est dommage !

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  3. Au vu de la superbe marque de bronzage que tu as sur ta photo FB je dirai que la crème solaire t'as sûrement manquée ce jour là ;) Ton voyage a dû être vraiment superbe en tout cas ! Gros Bisous !

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  4. je connais la frustation de l'attente de tes récits, ne tarde pas

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  5. J'ai encore trop hâte de connaitre la suite..
    Ce petit village de Barichara me dirait assez pour la retraite !!!
    Les paysages sont magnifiques, comme d'hab, tu prends de belles photos et les commentaires ne manquent pas d'humour. Cela me plait beaucoup.
    Bisous

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  6. Va pour la balade à 3h du mat' dans une ville inconnue, mais partir en tong sur un chemin de 9km, isolée sous la cagna, sans eau, les épaules nues, au milieu des serpents, des moustiques et des guerilleros... c'est de l'inconscience, un pari ou quoi ??

    Je serais ton père, je ne serais pas rassuré !

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  7. Oui je suis un peu inconsciente des fois ! J’entraîne mon corps à survivre dans des conditions extrêmes ;)
    Merci à tous pour vos commentaires !

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  8. Toujours autant de plaisir à te lire, même si j'ai un train de retard.
    Gros bisous !!

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