samedi 14 avril 2012

Semana Santa - San Gil

Jour 2 (Dimanche) : I believe I can fly...

Une journée de sensations fortes s’annonce ! A commencer par une sensation affreusement douloureuse de brûlure sur les épaules, mes coups de soleil n’ayant pas passé avec la nuit... J’étais toute rouge, on aurait dit un homard ! Bref.


Activité du matin : rafting sur la rivière Fonce qui longe San Gil. 
C’est une rivière de niveau 2-3. Pour ceux qui ne connaissent pas, il y a six niveaux de difficulté en rafting (1 le plus facile, 6 le plus difficile) qui dépendent principalement du volume d’eau (donc de la vitesse) et de la présence de rochers dans l’eau. Les débutants peuvent sans problème s’aventurer sur la rivière Fonce, ce n’est pas dangereux. Il y a une autre rivière plus tumultueuse près de San Gil, la Suarez, qui permet du rafting niveau 4-5, mais j’avoue que ça me faisait un peu peur !

Après l’apprentissage des règles basiques de pagayage et sécurité, on s’est lancé à l’eau avec un groupe de vénézuéliennes, débutantes elles aussi. Et franchement, c’était super marrant ! De très bonnes sensations dans les rapides où on a pris des grosses vagues dans la figure ! Techniquement, c’était pas trop compliqué, il suffisait d’obéir aux instructions du moniteur (« pagayez ! », « arrêtez ! » ou « tout le monde à l’intérieur ! ») mais c’était quand même bien sportif !

C'est pas mes photos, mais c'est le même bateau.
Celui qui est devant en prend plein la figure.
J'étais devant.

Entre deux rapides, on a pu nager un peu et admirer les paysages magnifiques autour de nous. La rivière s’enfonce dans la nature et est entourée de grandes collines boisées.
Au bout d’une heure et demie, on est arrivés au bout de la course. Une activité très sympa qui m’a donné envie de recommencer très vite, sur une rivière un peu plus agitée !


J’ai à peine eu le temps de manger à midi avant d’embrayer sur ma deuxième activité de la journée. Après m’être aventurée dans l’eau, j’ai décidé d’aller faire un petit tour dans le ciel !


Activité de l’après-midi : parapente dans les collines. 
J’étais pas très chaude au début, mais le récit exalté de la mère de famille canadienne a réussi à me convaincre ! On est partis dans un petit bus d’une vingtaine de personnes vers une colline à une demi-heure de route. Chaque vol de parapente dure environ 20 minutes et comme il n’y avait que quatre pilotes, ça a pris du temps ! Pas de chance pour moi, ce sont les « poids lourds » qui ont été les premiers à voler, j’ai du attendre mon tour pendant deux bonnes heures. Et à les regarder faire des acrobaties en rase-motte au dessus des arbres, j’étais loin d’être rassurée !

Tout le monde attend patiemment son tour sur la piste de décollage.

Pendant l’attente, j’ai fait la connaissance de Raúl et Marco, deux mexicains super sympas qui étudient en Colombie. Comme Raúl apprend le français et Marco le japonais, l'échange linguistique a été bien amusant !

Marco est équipé pour le départ !
Et voici l'envol !
Mmm, ça risque pas de se crasher ce truc ?

Quand mon tour est arrivé de prendre mon envol, le vent s’était levé et pour la sécurité il a fallu bien me lester. 40 kg sur le dos et le ventre, ça m'a définitivement convaincue de ne jamais devenir obèse !

Bon, la fille avant moi est revenue entière !
(Interdit de vous moquer de mon style vestimentaire, j'étais en mode sportive-grande brûlée)
Préparation pour le départ (j'avais pas encore de poids sur le ventre).

Une fois dans les airs, toute mon appréhension s’est envolée (c’est le cas de le dire)… C’était vraiment incroyable, cette impression de survoler le monde et cette vue magnifique sur la forêt et les fermes toutes petites, en bas…  J’ai un peu flippé quand le pilote s’est mis à faire des acrobaties qui donnent l’impression d’être en chute libre, sensation de montagnes russes garanties ! A mon retour sur terre, je n’ai pas pu m’empêcher d’imaginer le pied que ça doit être d’être à la place du pilote et de contrôler le vol. J’apprendrai un jour !

J'ai une vidéo de mon atterrissage si ça vous intéresse (avec Internet Explorer).


C’est donc enchantée de cette journée magique que je suis rentrée à San Gil en fin d’après-midi. Avec Marco et Raúl, on s’est retrouvés dans la soirée pour aller déguster une des spécialités culinaires du Santander, à ne pas manquer : les « hormigas culonas » (littéralement « fourmis à gros culs » !). Elles se mangent grillées et salées et sont présentées dans un petit sachet en plastique. Le verdict ? C’est pas mauvais, ça passe très bien pour l'apéritif. Bien meilleures que les vers d’Amazonie en tout cas !

Voilà comment ça se présente.
Elles sont plus ou moins entières (problème de liaison tête-abdomen).
Qui se lance ?
Raúl tente le coup (avec le sourire !).

 En bref, une super journée dont je me souviendrai longtemps !



Jour 3 (Lundi) : Santander, adiós !

Dernière journée dans le Santander avant de repartir vers le nord ! J'ai profité de la matinée pour me balader dans San Gil et prendre quelques photos. 
C'est une ville très sympa qui monte sur une colline (ça fait travailler les mollets). Il y a beaucoup de restaurants et cafés plutôt appétissant, ça change de Bogotá et de ses fast-foods tous les trois mètres ! Les rues sont étroites et toujours pleines de monde et les gens super souriants et sympathiques. J'ai particulièrement apprécié la place principale, bien fréquentée de jour comme de nuit, avec tous ses petits marchands ambulants, ses familles qui discutent dans le parc et ses belles maisons coloniales. 


La place principale de San Gil et sa belle église, sous un ciel d'un bleu saisissant !
Le supermarché ! On y vend notamment beaucoup de chocolat
qui est une spécialité reconnue du Santander (et il est bon en plus !).
Les fontaines au milieu du parc.
Un peu comme à Brest, avec le soleil en plus !
Grand déballage de casquettes, lunettes de soleil, jus de fruits, brochettes au barbecue...

Autre attrait de San Gil : ses fruits et légumes ! Comme je l'ai dit précédemment, l'agriculture est l'activité principale du Santander et on trouve des marchands de fruits dans toutes les rues. Rien de plus simple que déguster une bonne salade de fruits ou un jus naturel ! 

Le marché de San Gil où l'on peut se poser
pour manger un desayuno (petit déjeuner) à base de fruits.
Vous cherchiez des patates ?
Tous ces fruits vont bien me manquer en Europe !

Je me suis posée dans une boulangerie pour un bon petit déjeuner de vacances : brioche à la pâte de fruits de goyave et jus de guanábana, c'est tellement bon !

Miam !
Les ruelles de San Gil descendent vers la rivière Fonce.

Ensuite, j'ai pris une buseta en direction des cascades de Juan Curí à 20 minutes de là. Une petite marche est nécessaire pour accéder aux cascades et je me suis bien tartinée de crème car le soleil tapait très fort ! 

Le chemin débute dans une sorte de ferme avec des dindons et des poules en liberté.
Au fond à gauche, les cascades !
Des vaches colombiennes.
Traversée d'un petit ruisseau à mi-chemin.

 Beaucoup de familles colombiennes apprécient cette sortie aux cascades et s'y posent pour pique-niquer. C'est vraiment très joli ! Impossible, par contre, de se rapprocher trop de la chute d'eau tant le vent et les éclaboussures sont fortes !

Arrivée près des cascades.
Le torrent est très fort donc on se tient à la corde pour traverser.
La chute d'eau est un peu plus haut, allons voir ça !
L'activité phare du lieu : la descente en rappel depuis le haut de la cascade !

J'ai tenté de me planquer dans une grotte dans la falaise pour me protéger de l'eau mais j'avais super froid avec le vent, donc finalement je suis redescendue pour lézarder au soleil. Et comme je suis définitivement douée, j'ai chopé des coups de soleil aux avant-bras.

Sur la marche du retour, on m'a indiqué un petit sentier dans la forêt qui permet d'accéder en haut de la cascade. J'étais un peu crevée mais j'ai rassemblé mes forces pour grimper sur le chemin de terre en pente raide, il y avait des cordes pour se tenir, heureusement ! 
Le détour en valait la peine : à part les quelques courageux qui descendent en rappel, l'endroit était désert. Et vraiment magnifique ! J'ai escaladé les gros rochers pour trouver quelques bassins naturels qui n'attendaient que moi, le pied !

Une autre cascade, encore plus impressionnante !
Derrière les gros rochers, un coin tranquille pour prendre son bain.

Une petite vidéo pour ceux d'entre vous qui aiment entendre le doux bruit de l'eau.



Malheureusement, l'horloge tournait et j'ai du amorcer mon retour vers San Gil. J'ai à peine eu le temps de manger à midi avant de rassembler mes affaires et gagner le terminal de bus pour la seconde étape de mon voyage : Mompós !

Je n'avais jamais entendu parler de  Mompós avant de feuilleter très en détail le Petit Futé, où deux phrases ont retenu mon attention : "nulle part ailleurs en Colombie, la semaine sainte n'est autant fêtée". Ca tombe bien ça ! Puis quelques délibérations sur la difficulté d'accès à cette ville totalement coupée du monde (vous saurez plus tard pourquoi !), ce qui aurait amené Gabriel Garcia Marquez à écrire très poétiquement : "Mompós no existe, a veces soñamos con ella, pero no existe" (" Mompós n'existe pas, parfois nous rêvons d'elle, mais elle n'existe pas"). Une ville perdue et impossible à atteindre ?? En voilà une destination intéressante !
Et d'ailleurs, quand je parlais de mes projets de vacances avec des colombiens, c'est toujours cette étape là qui les faisait réagir. "Mompós ?? Mais comment tu comptes t'y rendre ?" Bonne question ! Mon plan était de prendre un bus jusqu'à El Banco, une petite bourgade de campagne depuis laquelle des jeeps organisent le trajet vers Mompós.

J'ai donc acheté mon ticket de bus pour El Banco en hallucinant un peu sur le prix (la semaine sainte n'est pas la meilleure période pour voyager en Colombie...). Puis j'ai attendu plus d'une heure au terminal de bus en regardant à la télé la libération des otages des Farc commentée en direct par une mamie colombienne ("Ils ont passé quatorze ans dans la forêt, vous vous rendez compte !").
Enfin, le bus est arrivé et j'ai dit au revoir à San Gil, une ville vraiment sympathique et accueillante.


La route entre San Gil et Bucaramanga (capitale du Santander) est l'incarnation même de l'adjectif sinueux. Il n'y a que 100km entre les deux villes mais on met trois heures pour y arriver car il faut faire le tour de toutes les collines. Raul et Marco m'avaient prévenu qu'ils avaient du prendre des pastilles pour ne pas être malades ! Régulièrement, on voit des croix sur le bord de la route, c'est pas très rassurant...

A mi-chemin, la route longe le majestueux canyon du Chicamocha, merveille géologique en son genre, dont la vue, même de nuit, est plus que fascinante !

Une photo du canyon (trouvée sur internet).

Lors de l'escale à Bucaramanga, j'ai pu faire un petit tour au terminal de bus qui ressemble à tous les autres terminaux, à l'exception des toilettes où le rôle de madame pipi revêt une importance toute particulière : il faut payer à l'entrée et elle vous remet une facture indiquant clairement que vous avez payé 500 pesos (20 centimes) pour aller aux toilettes. C'est du sérieux !

Cette troisième journée de vacances s'est achevée dans un bus hyper-climatisé et plein à craquer, sur la route vers El Banco et la mystérieuse cité de Mompós ! Avec déjà plein de bons souvenirs dans la tête et l'impression que le Santander n'est qu'une immense forêt qui s'étend sur les collines, au milieu de laquelle les hommes ont trouvé comment vivre paisiblement dans le respect de la nature luxuriante et généreuse. Si je devais m'installer quelque part en Colombie...

4 commentaires:

  1. Hé be putaing.

    C'est à peu près tout ce que je trouve à dire, tout ça est plutôt inspirant, tu envoies du pâté si je puis me permettre.
    Et non, je suis pas du tout jaloux.

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  2. Je t'emmenerai voler quand j'aurai mon diplôme de pilote de parapente.
    Et je n'envoie pas du tout de pâté, j'ai bien cherché mais ça n'existe pas en Colombie.

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  3. Toujours aussi magnifique, tes vacances me font rêver et m'évader en même temps So ! Merci :) des bises

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  4. Merci Ma, c'est vrai que c'était des moments magnifiques <3
    On ira en Amérique du Sud ensemble un jour !

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